Al Qaïda au Maghreb frappe de nouveau l'Algérie

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un attentat suicide a fait dix morts et trente-cinq blessés mercredi matin en Kabylie. Le kamikaze a déclenché sa bombe devant une caserne militaire algérienne. L'attentat a été revendiqué par la branche d'Al Qaïda au Maghreb, qui semble marquer ainsi le retour de la violence islamiste en Algérie.

C'est via la chaîne de télévision qatariote Al Jazira que la branche d'Al Qaïda au Maghreb, l'ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat, a revendiqué l'attentat suicide de mercredi en Algérie. "Notre martyr a été capable de pénétrer au coeur de la caserne et de déclencher l'explosion", a dit le groupe islamiste qui a précisé que le kamikaze transportait plus d'une tonne d'explosifs. L'explosion s'est produite à l'aube dans le village de Lakhdaria, en Kabylie, une région montagneuse et difficilement accessible à l'est du pays. Le kamikaze était au volant d'un camion frigorifique qu'il a lancé à toute vitesse contre une caserne militaire. L'attaque a fait 10 morts et trente-cinq blessés. Quelques heures après ce premier attentat, une bombe explosait au passage d'une patrouille de gendarmes près du village de Tigzirt, dans la même région, faisant un mort et un blessé, selon des témoins. L'attentat de Lakhdaria est le premier acte terroriste d'assez grande ampleur depuis les attaques du 11 avril contre le Palais du gouvernement à Alger et un commissariat de Bab Ezzouar dans la banlieue Est, qui avaient fait alors 30 morts et plus de 200 blessés. C'était il y a trois mois jours pour jours. Ces attentats avaient aussi été revendiqués par Al Qaïda au Maghreb, une branche de la nébuleuse d'Oussama Ben Laden. Le groupe islamiste avait alors publié les photos de kamikazes potentiels. Al Qaïda au Maghreb compterait 500 à 800 militants, agissant en Algérie et dans la zone du Sahel, en Mauritanie, au Mali et au Niger, selon les services de renseignement français. Cette nouvelle attaque intervient moins d'une semaine après la déclaration d'Abdelaziz Bouteflika en faveur d'une intensification de la lutte anti-terroriste. Le président algérien a demandé jeudi dernier à l'armée nationale de "poursuivre sans relâche la lutte contre les entreprises criminelles et terroristes de ceux qui, refusant l'appel magnanime de la nation (en faveur de la réconciliation nationale), se déclarent résolument ennemis du peuple et voudraient perturber le mouvement de refondation et de cohésion nationale". Avec ce nouvel attentat, le spectre de la violence islamiste des années 1990 semble refaire surface en Algérie.