Airbus : mobilisation record à Toulouse

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Administrator User , modifié à
Plus de 10000 salariés d'Airbus et d'entreprises sous-traitantes ont manifesté dans les rues de Toulouse pour dénoncer le plan de restructuration "Power 8" annoncé la semaine dernière par le constructeur aéronautique. Aux côtés des manifestants, des élus locaux et de grands leaders syndicaux. Une mobilisation au niveau européen est prévue le 16 mars prochain.

L'intersyndicale était sûre de mobiliser 8.000 manifestants mais elle en espérait 10.000... Ils étaient entre 12 et 15.000, mardi matin à Toulouse, dans le défilé contre le plan de restructuration d'Airbus. "Non à Power Hate", pouvait-on lire sur une banderole, slogan repris de la voix par les manifestants, allusion au chiffre eight, huit en anglais, et au mot haine. Le plan de restructuration "Power 8" prévoit la suppression de 10.000 emplois au cours des quatre prochaines années, dont 4.300 en France. Plusieurs élus de la région Midi-Pyrénées ont participé à cette manifestation dont le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc (UMP), et le président de la région, Martin Malvy (PS). Les salariés des entreprises sous-traitantes étaient en queue du défilé, notamment les entreprises Microturbo, Alcatel-Lucent, Labinal ou Ratier-Figeac ainsi que des retraités d'Airbus. Deux candidats à l'élection présidentielle, José Bové (altermondialiste) et Olivier Besancenot (LCR), étaient présents. "Ma présence dans ce défilé remplace les paroles et les promesses des autres candidats. Nous demandons que Lagardère rende les fonds pris à l'Etat et que ce dernier assume son rôle", a déclaré Olivier Besancenot. "Les actionnaires d'Airbus sont les vrais responsables de cette gabegie. L'Etat doit réinjecter de l'argent dans Airbus mais pas pour s'en aller du capital ensuite", a dit José Bové. Les secrétaires généraux des cinq grandes fédérations syndicales, Bernard Thibault (CGT), François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO), Jacques Voisin (CFTC) et Bernard Van Creynest (CFE-CGC) étaient également dans les rangs. Les salariés étaient également mobilisés sur les autres sites français. A Méaulte (Somme), environ 1.500 personnes ont défilé sous une pluie battante. Spécialisé dans la construction des pointes avant des avions d'Airbus, le site de Méaulte, qui emploie 1.200 personnes, n'est pas concerné par une éventuelle fermeture ou une cession mais les syndicats s'inquiètent de la décision de la direction d'associer "des partenaires industriels" au site picard. Près de 3.000 personnes ont également manifesté à Saint-Nazaire et un millier à Nantes. Airbus compte 2.000 salariés à Nantes et 2.400 à Saint-Nazaire sur deux sites. Outre la suppression de 150 emplois à Nantes, 175 à Saint Nazaire et autant dans la sous-traitance, "Power 8" prévoit la vente à un sous-traitant de l'un des sites de Saint-Nazaire qui compte 850 personnes. A Nantes, où le site est moins affecté par le plan de restructuration que ceux de Saint-Nazaire, les organisations syndicales, de nombreux salariés du privé avaient intégré le cortège, parmi lesquels ceux d'Alcatel-Lucent qui a annoncé la suppression de 600 postes sur son site nantais. "Alcatel-Airbus, non aux licenciements boursiers", pouvait-on lire sur une banderole. Une nouvelle journée de mobilisation au niveau européen est prévue le 16 mars.