Afghanistan : l'otage allemand est vivant mais épuisé

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les autorités allemandes ont pu parler lundi quelques instants au téléphone avec leur concitoyen détenu en Afghanistan. L'otage est bien vivant mais à bout de forces. Les taliban exigent, pour lui rendre sa liberté, la libération de dix des leurs détenus par Kaboul. Mais les négociateurs ne sont même pas sûrs que ce soit les taliban qui détiennent l'ingénieur allemand. Le sort des 23 otages sud-coréens est lui aussi très incertain après un dernier report de l'ultimatum.

Qui détient vraiment Rudolf, cet ingénieur allemand, otage en Afghanistan depuis mercredi dernier ? Les taliban ont posé des conditions à sa libération. Mais les négociateurs croient savoir que l'homme est en fait aux mains d'un groupe de brigands utilisé par les taliban. Ce qui complique les négociations et suspend un peu plus le fil de sa vie. Les autorités allemandes ont pu avoir l'otage au téléphone quelques minutes lundi. L'ingénieur bavarois semblait très affaibli notamment par les incessantes marches dans les montagnes afghanes pour fuir, à la nuit tombée, les troupes de la coalition. Les taliban ont précisé de leur côté que l'otage était très malade et inconscient la plupart du temps. Mais leurs dires sont à prendre avec beaucoup de prudence. Les islamistes ont posé comme condition à sa libération la remise en liberté de dix taliban détenus dans les prisons afghanes par le gouvernement de Kaboul. Angela Merkel avait pris les devants, avant même de connaître les nouvelles conditions de cette tractation en s'exprimant très solennellement à la télévision. La chancelière allemande avait prévenu qu'il serait irresponsable de céder au chantage des taliban pour ne pas affaiblir la position de son pays. Ils demandaient déjà le retrait du contingent allemand. L'inquiétude est grande aussi concernant le sort de 23 otages sud-coréens enlevés le lendemain du kidnapping des Allemands. Lundi, les taliban ont repoussé une nouvelle fois l'ultimatum pour négocier leur libération. Ils réclament que Kaboul libère en échange des 23 sud-Coréens, 23 chefs taliban, détenus par le gouvernement afghan. Ils exigent aussi que Séoul retire son contingent de 200 ingénieurs et personnels médicaux militaires d'Afghanistan. La Corée du Sud a jusqu'ici affirmé qu'elle le retirerait à la fin de l'année, comme prévu. Des chefs tribaux et religieux servent de médiateurs au gouvernement afghan dans ses pourparlers avec les taliban. Pour eux, une véritable course contre-la-montre est lancée. Quant au second otage allemand en Afghanistan, un ingénieur de 44 ans, son corps a été rendu aux autorités de Berlin. Examiné dimanche soir à Kaboul, il présentait des traces de blessures par balles sans qu'il soit possible de dire si ces plaies avait provoqué la mort de l'otage. Selon un témoin afghan, les balles auraient été tirées après la mort par crise cardiaque de l'otage allemand. Son corps doit être rapatrié en Allemagne pour une autopsie.