La bombe a explosé dimanche à l'heure de pointe à Kaboul, au moment où des cars acheminent des policiers vers leurs secteurs d'activité. Selon le chef de la police criminelle de Kaboul, l'attentat a fait quelque 35 morts, dont un grand nombre de policiers. Les services du président Hamid Karzaï avancent pour leur part un bilan de 22 morts. Le chef de la police de Kaboul parle lui de 24 morts et 52 blessés. Cinq ressortissants étrangers figurent parmi les personnes blessées, a annoncé le ministère afghan de l'Intérieur. Il s'agit de deux Japonais, d'un Coréen et de deux Pakistanais. La déflagration a éventré le véhicule, blessant en outre des dizaines de passants et détruisant des voitures à proximité. Un policier présent sur le lieu de l'attentat, devant le commissariat central de Kaboul, a dit avoir vu le kamikaze sauter à bord du car alors que celui-ci s'éloignait à faible allure, la portière ouverte. Il s'agit du cinquième attentat suicide commis en trois jours en Afghanistan, mais pourrait aussi être le plus meurtrier depuis que les taliban ont été évincés du pouvoir fin 2001 par une coalition sous commandement de l'armée américaine. En septembre 2002, l'explosion d'une voiture piégée à proximité du ministre afghan de l'Information avait fait 26 morts et quelque 150 blessés. Les taliban, qui cherchent à renverser le gouvernement Karzaï appuyé par l'Occident et à chasser les forces étrangères du pays, ont revendiqué l'attentat de dimanche, comme les quatre précédentes attaques, qui ont fait une quinzaine de morts. Les taliban ont adopté comme leurs alliés d'Al Qaïda les tactiques d'insurrection pratiquées en Irak, pour tenter de prouver que les forces afghanes et étrangères ne contrôlent pas la situation en Afghanistan. Par ailleurs, Trois soldats de la coalition sous commandement américain et un interprète afghan ont été tués dimanche par l'explosion d'un engin piégé dans le sud du pays, dans la province de Kandahar, berceau des taliban.