Aérien : le Sénat rejette le texte

La loi sur le service minimum dans l'aérien a été retoquée au Sénat.
La loi sur le service minimum dans l'aérien a été retoquée au Sénat. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
D'une courte majorité, la loi encadrant le droit de grève dans l'aérien a été retoquée mercredi.

Le Sénat a rejeté mercredi par 175 voix contre 168 la proposition de loi UMP visant à encadrer le droit de grève dans le transport aérien, vivement critiquée par les syndicats du personnel aérien.

La majorité PS, CRC (communiste), RDSE (à majorité PRG) et Ecologiste a adopté une motion préalable, motion de procédure qui équivaut à un rejet du texte. La droite UMP et centriste a voté contre.

Vifs échanges

Gauche et droite se sont vivement affrontés dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg. "Le secteur aérien est très conflictuel : 1.131 grèves ces trois dernières années, 63 jours l'an dernier. Cette situation n'est plus acceptable. La liberté des grévistes doit s'arrêter là ou commence celle des passagers", a martelé le ministre des Transports, Thierry Mariani. "Le ciel aérien est ouvert, faites, vous aussi, preuve d'un peu d'ouverture et laissez-vous emporter par l'intérêt des passagers, pas celui d'une minorité de salariés", a lancé l'UMP Catherine Procaccia.

"Vous n'avez pas le monopole de l'empathie avec les usagers coincés dans les aéroports. Ce sont toujours les grévistes qui sont responsables de tout, vous ne mettez jamais la responsabilité sur le patronat, pourtant le dialogue social se fait à deux", a répliqué le sénateur Verts Jean Desessard.

La proposition de loi UMP, inscrite en urgence à une Commission mixte paritaire (CMP, 7 sénateurs, 7 députés) va maintenant être convoquée avant un retour devant les deux chambres mais l'Assemblée aura le dernier mot.

Se déclarer gréviste 48h à l'avance

Ce texte, fermement soutenu par le gouvernement, vise à transposer dans le secteur aérien le dispositif existant dans les transports terrestres depuis 2007 et appliqué notamment à la SNCF et la RATP.

Cette loi de service minimum proposée par l'UMP doit servir à éviter la pagaille dans les aéroports les jours de grève. Le texte prévoit notamment d'obliger les grévistes à se manifester 48 heures à l'avance, ce qui permet de meilleures prévisions de trafic pour les opérateurs.