Accord sur le partage du pouvoir en Ulster

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Les deux principaux partis d'Irlande du Nord sont convenus de partager le pouvoir à compter du 8 mai, mettant ainsi un point final à des décennies de violences meurtrières. Tony Blair, principal artisan du laborieux processus de réconciliation en Irlande du Nord, a immédiatement salué ce succès historique.

Le protestant Ian Paisley, du Parti unioniste démocratique (DUP), et Gerry Adams, chef de file du Sinn Féin, l'aile politique de l'Ira, ont annoncé la nouvelle ensemble à l'issue de leur première rencontre en face à face à Belfast : les deux principaux partis d'Irlande du Nord vont se partager le pouvoir à compter du 8 mai. Tony Blair, principal artisan du laborieux processus de réconciliation en Irlande du Nord, a immédiatement salué ce succès historique : "c'est un jour très important pour la population de l'Irlande du Nord". Auparavant, le vieux chef de file du DUP avait déclaré : "je crois que nous pouvons jeter les fondements d'un avenir meilleur, pacifique et prospère pour l'ensemble des habitants de l'Irlande du Nord". Son ancien rival, Gerry Adams, s'est également réjoui de cette avancée, affirmant que cet accord marquait "le début d'une nouvelle ère politique sur cette île". Londres et Dublin exerçaient depuis des années de fortes pressions pour que les anciens "frères ennemis" d'Irlande du Nord s'entendent sur un partage du pouvoir, une étape considérée comme cruciale pour cimenter la paix dans une province ravagée pendant des dizaines d'années par la violence. Le DUP souhaite maintenir les liens unissant l'Irlande du Nord à la Couronne britannique, alors que le Sinn Féin, ex-vitrine politique de l'Armée républicaine irlandaise (Ira), vise à terme une hypothétique réunification de l'Irlande. La Grande-Bretagne avait fixé à ce lundi minuit la date butoir pour parvenir à un accord sur le partage du pouvoir, faute de quoi la province continuerait d'être administrée directement par Londres. Jusqu'ici, le révérend Paisley s'était toujours refusé à dialoguer avec Adams en raison des liens entre le Sinn Féin et l'Ira, la milice catholique tenue pour responsable de près de la moitié des 3.600 assassinats commis dans la province pendant les trente ans qu'a duré le conflit en Irlande du Nord. Mais lundi, il s'est assis autour de la même table que son ancien ennemi. Les deux hommes se sont abstenus toutefois de se serrer la main.