Accident mortel : Volvo et une conductrice s'opposent devant la justice

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le procès du constructeur automobile Volvo, d'un concessionnaire et d'une conductrice, poursuivis pour un accident dans lequel deux enfants avaient trouvé la mort en 1999, a débuté mardi devant le tribunal correctionnel de Saverne (Bas-Rhin). Tous doivent répondre "d'homicides et blessures involontaires". A la barre, la conductrice Catherine Kohtz a maintenu sa thèse, contestée par Volvo, d'une défaillance du système de freinage.

Les faits remontent au 17 juin 1999 à Wasselonne (Bas-Rhin) : deux enfants de 9 et 10 ans avaient été mortellement fauchés sur le chemin de l'école par une Volvo 850 TDI. Un autre avait été grièvement blessé. Qui est responsable de cet accident ? Sur le banc des accusés : le constructeur automobile suédois Volvo, le concessionnaire qui a assuré l'entretien du véhicule et la conductrice. Le tribunal de Saverne doit déterminer leurs responsabilités respectives.

Première à porter le fer, la conductrice Catherine Kohtz a maintenu à la barre sa thèse, contestée par Volvo, d'une défaillance du système de freinage. "J'ai freiné de plus en plus fort mais la voiture est partie comme une masse inerte" sur une portion de route soumise à une pente importante, s'est défendue cette enseignante de 57 ans. "Je suis responsable parce que c'était mon véhicule, mais je ne suis pas coupable car j'ai tout tout fait pour éviter le drame", a-t-elle plaidé. "La voiture glissait comme une masse lourde (...) J'ai essayé de rentrer dans des voitures garées sur le bas-côté pour l'arrêter", s'est justifiée Mme Kohtz, estimant sa vitesse aux environs de "40 km/h". Deux témoins, qui s'étaient manifestés auprès de la défense de la conductrice après le report du procès en mai dernier, ont, eux aussi, fait part d'incidents rencontrés au volant de véhicules de la marque suédoise.

Le constructeur automobile Volvo a lui soutenu que le système de freinage fonctionnait parfaitement. "Après huit ans d'expertises, nous sommes convaincus que l'accident n'a pas été causé par une défaillance technique", a ainsi indiqué avant le début du procès le directeur général de Volvo Automobiles France, Wim Maes.

Tous les mis examende cette affaire, Volvo Cars Corporation, sa filiale française, le garagiste de Souffelweyersheim (Bas-Rhin) qui avait vendu le véhicule et assuré l'entretien, ainsi que la conductrice, doivent répondre d'"homicides et blessures involontaires". Le constructeur et le concessionnaire, qui comparaissent en tant que personnes morales, encourent une amende de 225.000 euros. La conductrice risque une peine maximum de trois ans ferme et 45.000 euros d'amende. Le procès doit durer jusqu'à vendredi. Le jugement devrait être mis en délibéré.