Accident de car : le temps de l'enquête et du deuil

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après l'accident d'autocar qui a fait 26 morts et 14 blessés graves dans la descente de Laffrey dimanche, les familles des victimes, toutes polonaises, se sont rendues sur les lieux du drame près de Grenoble lundi. Un deuil national de trois jours a été décrété en Pologne. Les premiers éléments de l'enquête montrent que l'autocar était en bon état mais qu'il n'avait pas le droit d'emprunter cette descente réputée pour sa dangerosité.

Ils sont venus, ils ont au moins vu les lieux de l'accident puis sont repartis vers leur pays pour commencer leur travail de deuil. Lundi matin, quelque soixante-dix proches des victimes de l'accident d'autocar dans la descente de Laffrey sont arrivés à Grenoble. Ils ont été reçus en Préfecture puis se sont rendus à l'hôpital où des équipes de psychologues les attendaient. Tous ne savaient pas encore si leur proche était blessé ou mort. Certains ont ensuite choisi de se rendre sur les lieux du drame pour se recueillir. Il ne restait là que de l'herbe brûlée et quelques vêtements échappés des valises. A Grenoble, une première messe dite par un prêtre français et un prêtre polonais dans les deux langues a été organisée dans la cathédrale de la ville. Près de 200 fidèles y ont participé aux côtés des familles endeuillées. Dans la soirée, cinquante membres des familles des victimes ont repris l'avion, direction la Pologne. Ils ont ramené avec eux deux premiers blessés légers. D'autres proches ont choisi de rester encore une journée supplémentaire pour être au chevet des victimes encore hospitalisées. Le bilan fait toujours état de 26 morts, de 14 blessés qui se trouvent dans un état critique et de 10 blessés plus légers. Mais il pourrait s'alourdir, deux personnes étant dans un état critique et huit autres toujours en réanimation. Un très grand travail d'identification des victimes doit aussi commencer. Les pèlerins venaient du sanctuaire marial de Notre-Dame-de-la-Salette et leur autocar roulait sur la RN 85 dans la descente de Laffrey connue pour sa dangerosité, entre Grenoble à Gap. Le bus est alors allé tout droit dans le virage, a défoncé le parapet et s'est écrasé sur les berges de la Romanche une quarantaine de mètres plus bas. Sous le choc, le véhicule s'est embrasé. Selon une des victimes présente dans le véhicule au moment du drame, le chauffeur aurait hurlé juste avant le crash : "accrochez-vous aux sièges, les freins ont lâché !". Des motards qui suivaient le véhicule ont eux précisé que le car roulait alors à 70 km/h avec les feux stops allumés depuis plusieurs kilomètres. Ils auraient même vu des étincelles jaillir des freins. Mardi, confirmation a été faite que l'autocar était en infraction : il n'avait pas les autorisations nécessaires pour emprunter la descente de Laffrey, réputée pour sa dangerosité. Mais le procureur adjoint de la République de Grenoble a aussi précisé que ce véhicule n'était pas "une poubelle", qu'il était de fabrication récente et qu'un dernier contrôle technique avait été effectué en juin dernier. Dans quelques jours, un expert va étudier de plus près la mécanique de l'autocar et notamment son système de freinage ainsi que sa boîte noire pour savoir à quelle vitesse il roulait au moment du drame. Une enquête judiciaire en flagrant délit pour homicides involontaires a été ouverte. En Pologne, trois jours de deuil national ont été décrétés. Les drapeaux ont été mis en berne. A Varsovie, les Rolling Stones, dont le concert était prévu de très longue date, ont choisi de maintenir leur spectacle mais une partie des bénéfices sera offert aux familles des victimes. Il débutera mercredi à 21 heures, après une minute de silence.