Accepter l'échec et sauver l'honneur pour le XV de France

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le XV de France s'est laissé glisser dimanche dans le groupe des vaincus de la Coupe du monde de rugby avec dignité, sans psychodrame et sans révision déchirante de son nouvel échec en demi-finale face à l'Angleterre. Le ton était même tourné vers la petite finale. "Relever la tête" et "conquérir la troisième place", a fixé comme objectif Jo Maso. L'annonce de l'équipe qui jouera pour la 3ème place est prévue mardi.

L'heure était aux hommages ce dimanche au lendemain de la défaite 14-9 face à l'Angleterre en demi-finale. Le manager Jo Maso a salué Bernard Laporte "entraîneur sans faille". Ce dernier a lui regretté de devoir quitter bientôt, dès qu'il prendra ses fonctions de secrétaire d'Etat au Sport, ceux qui l'ont accompagné dans "une aventure humaine exceptionnelle". Le président de la Fédération, Bernard Lapasset, a vanté les mérites de tous les protagonistes de l'aventure des Bleus 2007 et a refusé de dévoiler le nom du successeur de Laporte. Il a aussi appelé au "respect et à la solidarité". "On ne va pas faire de procès. Il ne faut pas chercher des raisons où il n'y en a pas", a-t-il dit. "Cette fois, aucun joueur ne s'est montré au-dessus du lot, en revanche, l'exploit de cette Coupe du monde restera la victoire sur les All Blacks et c'est la France qui l'a fait."

La tristesse était sensible surtout chez le capitaine Raphaël Ibanez et le vice-capitaine Fabien Pelous, qui représentaient les joueurs à cette corvée de lendemain de défaite. "Je ne serai jamais champion du monde. J'aurai l'amertume de me dire qu'on aurait pu le faire", a dit Fabien Pelous. Raphaël Ibanez a reconnu éprouver des "sentiments mitigés de tristesse, colère et frustration". "On ne va pas passer le temps à se poignarder", a-t-il immédiatement ajouté. Se poignarder voudrait sans doute faire un bilan qui mettrait en discussion, la stratégie et les hommes. Les explications de la défaite ne sont pas allées plus loin que le "une demi-finale se joue sur un détail, celle-ci s'est jouée à rien", déjà développé à chaud samedi soir.

Le match pour la troisième place servira-t-il de consolation ? En tout cas, le mot d'ordre est la victoire. "On est le pays organisateur et on a la fierté des grands et on se doit après cette désillusion de relever la tête, d'aller conquérir cette troisième place", a dit Jo Maso. "Je ne connais pas quinze Français qui ne joueraient pas leur chance à fond, a déclaré Bernard Laporte. Lors de la Coupe du monde 2003, l'équipe de France avait négligé le match pour la troisième place, s'inclinant lourdement face à la Nouvelle-Zélande (40-13).

L'annonce de l'équipe est prévue mardi. Jo Maso a laissé entendre qu'elle devrait donner une dernière chance de briller aux huit joueurs qui n'ont participé ni au quart de finale ni à la demi-finale. Les sélectionneurs devront également tenir compte des blessés de France-Angleterre, Fabien Pelous (cartilage intercostal), Olivier Milloud (cervicales), Damien Traille (entorse à un genou), Yannick Jauzion (élongation au quadriceps), David Marty (entorse à un orteil) et Sébastien Chabal (cervicales et douleur à un mollet).