A Washington, Sarkozy s'oppose au dollar faible

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président français Nicolas Sarkozy est arrivé mardi en début de soirée à Washington en ami proclamé des Etats-Unis pour un premier voyage officiel de deux jours qui doit consacrer les retrouvailles franco-américaines après quatre années de brouille pour cause de guerre en Irak. Les Etats-Unis n'ont "pas besoin d'un dollar trop faible" a déclaré le président français devant le French American Business Council lors de sa première intervention officielle sur le sol américain.

La restauration de l'axe Paris-Washington est l'une des priorités de Nicolas Sarkozy. Nicolas sarkozy est aux Etats-Unis pour une visite de deux jours au côté de George W. Bush. Il est arrivé en tout début de soirée mardi sur le territoire américain. Lors de sa première intervention devant le French American Business Council, le chef de l'état a estimé que les Etats-Unis n'ont pas besoin d'un dollar trop faible"."Une grande économie doit avoir une grande monnaie", a-t-il dit devant les chefs d'entreprise américains membres de cet organisme. "Ce n'est pas seulement une question pour vous, c'est aussi une question pour nous que la valeur du dollar." "Vous avez une main-d'oeuvre de qualité, des entreprises extraordinaires, vous n'avez pas besoin d'un dollar trop faible", a-t-il ajouté. "Votre technologie, votre savoir-faire, ça suffit."

Ce voyage est l'occasion pour Nicolas Sarkozy d'exalter "l'amitié historique" qui unit la France à l'un des rares pays, rappelle-t-il volontiers, contre lequel "nous n'avons jamais été en guerre". S'il continue à lui valoir de violentes critiques dans un pays encore nourri au dogme de l'indépendance de la France chère au général de Gaulle, ce virage a été accueilli avec espoir Outre-Atlantique, où l'élection de "Sarko l'Américain" a été perçue comme le début d'une "nouvelle ère".

Après la fronde menée par Jacques Chirac contre l'intervention des GI's en Irak en 2003, nombre d'Americains ont été séduits par le nouveau locataire de l'Elysée, son dynamisme, ses valeurs et surtout son discours qui rompait avec l'antiaméricanisme et l'arrogance volontiers prêtés aux Français. C'est donc avec les honneurs dus à un "ami" que l'hôte de la Maison Blanche va recevoir son collègue français pour une visite toute en symboles qui doit consacrer, pour les deux capitales, l'excellence retrouvée de leurs relations.

Clou de ce voyage, Nicolas Sarkozy doit s'exprimer mercredi devant le Congrès, "un très grand honneur qui n'est accordé qu'exceptionnellement à un hôte étranger", s'est plu à souligner son porte-parole David Martinon. Avant même ce premier rendez-vous officiel, les deux hommes ont déjà posé le cadre de leur relation "apaisée". D'abord lors du G8 d'Heiligendam (Allemagne) en juin, puis deux mois plus tard lors des vacances "américaines", une grande première, du président français. "Cela ne fait jamais que pratiquement 250 ans que la France et les Etats-Unis sont des alliés et des amis", avait alors rappelé Nicolas Sarkozy, reçu dans la propriété de la famille Bush. "Alors, sommes-nous d'accord sur tout ?", avait-il ajouté, "non, parce que dans une famille on peut avoir des désaccords. Mais on est dans la même famille, c'est ça la vérité".

Au menu de la visite américaine : deux entretiens entre les deux présidents, d'abord mardi à la Maison Blanche, puis le lendemain un peu plus au sud, dans la résidence historique de George Washington à Mount Vernon. Ils évoqueront tous les grands dossiers internationaux : le dossier du nucléaire iranien, le cas au Proche-Orient, l'Irak, ou encore le réchauffement climatique.