63 ans pour faire reconnaître un vol commis pendant l'Occupation

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Jacques Maso se bat à Perpignan depuis 63 ans pour que le vol de l'argent de sa famille pendant l'Ocupation, pendant qu'il était détenu par la Gestapo, soit reconnu. Mardi, c'est la cour administrative d'appel de Marseille qui doit examiner l'affaire. Jacques Maso se prépare à un nouvel échec mais il est prêt à poursuivre la procédure jusqu'au bout, c'est-à-dire devant la justice européenne.

Deux classeurs, un millier de documents : Jacques Maso le reconnaît cette procédure judiciaire c'est "le combat d'une vie". Cet habitant de Perpignan a porté plainte il y a 63 ans contre la Gestapo après avoir découvert que tout l'argent de sa famille avait été dérobé, soit 90.000 francs en billets et 40.000 francs en bon du Trésor. Un vol commis alors qu'il était en détention avec son père, arrêté par la Gestapo le 4 mars 1944 pour avoir fait passer des résistants en Espagne. C'est ce mardi la cour administrative d'appel de Marseille qui examine cette affaire.

L'argent volé par la Gestapo pendant l'Occupation peut-il aujourd'hui être remboursé à une famille française ? Cette question a déjà été étudiée à deux reprises : en 1964 devant la justice allemande qui a débouté la famille Maso faute de preuve sur le numéro des billets notamment, puis en 2005 devant le tribunal administratif de Montpellier. A cette occasion le commissaire du gouvernement a bien pointé la responsabilité de l'Etat mais la famille Maso a été une nouvelle fois déboutée. Jacques Maso redoute de connaître le même sort devant la cour administrative d'appel de Marseille.

Cour de cassation puis justice européenne : Jacques Maso est prêt à poursuivre cette procédure judiciaire jusqu'à son terme s'il le faut. "Je n'ai que 83 ans, je peux encore vivre dix ans pour suivre ce procès. On a combattu contre les Allemands. Maintenant on se bat contre les Français qui veulent pas nous reconnaître" explique Jacques Maso.