22.700 postes de fonctionnaires supprimés en 2008

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
François Fillon a dévoilé ce mardi les grandes lignes du volet dépenses du projet de loi de finances pour 2008, qu'il a qualifié de "solide et responsable". Il a confirmé le non-renouvellement de 22.700 postes de fonctionnaires qui partiront à la retraite cette année. Le volume des dépenses de l'Etat n'augmente pas. Pour établir ce budget, le gouvernement a tablé sur une croissance du PIB à 2,5% en 2008.

Les spéculations allaient bon train sur le chiffre, François Fillon l'a précisé mardi : 22.700 postes de fonctionnaires seront supprimés l'année prochaine au travers du non-remplacement de départs à la retraite. C'est moins que les prévisions les plus pessimistes qui tablaient sur 40.000 suppressions de postes. On est aussi loin de l'objectif affiché pendant la campagne de Nicolas Sarkozy d'un départ sur deux non remplacé. Mais c'est tout de même 11.000 non-remplacements de plus qu'en 2007. La grogne des syndicats commence à se faire sentir, tous les ministères n'étant pas logés à la même enseigne. Le Premier ministre a réuni, cet après-midi à Matignon, le gouvernement au grand complet pour annoncer ces arbitrages budgétaires pour l'année à venir. Il a qualifié le budget 2008 de "solide et responsable". Globalement, le volume des dépenses de l'Etat n'augmentera pas l'année prochaine, un engagement que François Fillon avait pris dans sa politique de politique générale le 3 juillet dernier. La loi de finances de 2007 prévoyait même la baisse d'un point des dépenses de l'Etat, une baisse qu'il a fallu revoir en fonction du coût annoncé des premières mesures mises en oeuvre par Nicolas Sarkozy. Pour construire ces prévisions, François Fillon table sur une croissance du PIB de 2,5% en 2008. Dans l'Education nationale, un fonctionnaire sur trois partant à la retraite ne serait pas remplacé. Mais le chef du gouvernement a précisé que pour ce ministère, des ajustements étaient toujours en cours. Il s'agit ainsi de faire des économies "de l'ordre de 700 à 800 millions d'euros en année pleine" selon François Fillon. Le Snes-FSU, principal syndicat du secondaire, soupçonne le gouvernement d'avoir "en tête de diminuer les heures de cours obligatoires au collège et au lycée", pour éponger les suppressions de postes prévues. Le budget du ministère de la justice va lui progresser de 4,5% permettant notamment la création de 1.600 emplois. Mais pour les syndicats, on est encore loin du compte. "La justice a été pendant un quart de siècle l'oubliée des réformes et des moyens attribués. On essaie de lui donner des moyens pour fonctionner mais ce n'est qu'une maigre consolation et nous ne sommes pas encore à niveau", estime Catherine Vandier, vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire). Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche va lui recevoir une enveloppe de 1,8 milliard d'euro, soit plus que le milliard d'euro promis par Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle. Pour Jean-Marc Canon, secrétaire général de l'Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT (UGFF-CGT), premier syndicat dans la fonction publique, le chiffre de 22.700 postes de fonctionnaires supprimés en 2008 reste "beaucoup trop" élevé. L'objectif affiché par le gouvernement est d'avoir un budget équilibré d'ici 2012. Pour 2008, le déficit budgétaire sera de 2,4% du PIB. Il s'agit pour la France, de se conformer aux engagements européens sur la réduction du déficit public et le désendettement de l'Etat. Nicolas Sarkozy s'était rendu en personne devant les ministres des Finances de l'Eurogroupe, le 9 juillet à Bruxelles, pour tenter de rassurer les partenaires européens qui pressent la France d'assainir ses finances.