2017 : Fillon défie Sarkozy

"Il faut que je me libère. Évidemment, je vais casser un peu de vaisselle", explique François Fillon.
"Il faut que je me libère. Évidemment, je vais casser un peu de vaisselle", explique François Fillon. © Reuters
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Damien Brunon , modifié à
Dans le JDD, l'ex Premier ministre règle ses comptes avec l'ancien locataire de l'Elysée.

L'INFO. Interviewé dans le Journal du Dimanche, François Fillon est revenu sur son parcours politique depuis son départ de Matignon. Il en a notamment profité pour clarifier sa position par rapport à Nicolas Sarkozy dans l'optique d'une candidature à l'élection présidentielle de 2017.

L'adversaire. "Je ne peux pas assumer toutes les conséquences d'une candidature à la présidentielle et ne pas être en conflit avec Nicolas compte tenu de son état d'esprit. On est de facto en compétition', confirme François Fillon. Exaspéré par les différentes sortie de Nicolas Sarkozy contre lui, l'ex Premier ministre déclare quasiment à la guerre à son ancien supérieur. Il faut dire qu'il a particulièrement peu apprécié les critiques que le précédent locataire de l'Elysée avait formulé à Nice le 27 septembre dernier devant des parlementaires UMP. Nicolas Sarkozy avait alors moqué les promesses de Jean-François Copé et de François Fillon en matière de travail ne les jugeant pas tenables.

François Fillon a profité de cet entretien pour faire une forme d'inventaire du quinquennat de Nicolas Sarkozy affirmant que la rupture promise n'avait pas été au rendez-vous. "Oui, il faut un programme de vraie rupture, un programme de vérité. Avec les socialistes, la situation va hélas encore se dégrader sur les impôts, l'emploi, la sécurité", explique-t-il.

L'indépendant. Jugé lisse par beaucoup, l'ancien Premier ministre veut sortir de sa réserve. "Il faut que je me libère. Evidemment, je vais casser un peu de vaisselle. Tout le monde m'a reproché une image lisse et des sondages à la Simone Veil ou la Balladur. Eh bien, l'image ne colle pas à la réalité", s'exclame-t-il.

Une façon d'affirmer ses prises de position critiquées notamment sur la question du pacte républicain. S'il concède une "maladresse" dans la formulation de sa recommandation à voter pour "le moins sectaire" en cas de duel PS/FN, il assure que l'expression n'était "pas improvisée". "Derrière, il y a une idée. On ne peut pas se laisser enfermer dans une doctrine de parti peut-être confortable, mais qui ne règle rien", affirme l'ex-Premier ministre qui ne veut plus "de consigne" et qui insiste : "je suis libre".