15ème jour de grève au port de Marseille

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Administrator User , modifié à
Des agents CGT du port autonome de Marseille (PAM) bloquent toujours, pour la quinzième journée consécutive, les terminaux pétroliers de Fos-Lavéra. Une réunion est prévue jeudi matin entre le syndicat majoritaire, la CGT, et les directions du PAM et de GDF en présence du préfet de la région PACA. Au total, 51 navires, dont 28 pétroliers, attendent de pouvoir accéder aux deux terminaux.

Une réunion pour trouver une sortie à la crise sera organisée jeudi matin entre le syndicat CGT, les directions du Port autonome de Marseille (PAM) et de GDF sous l'égide du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'azur. Le préfet Christian Frémont a accepté de réunir les différentes parties "afin de ne laisser échapper aucune chance de mettre un terme à cette grève aux conséquences graves pour l'avenir". Dans un communiqué, la préfecture souligne que la CGT a fait de cette rencontre "un préalable à la reprise du travail". "De nombreuses réunions ont été organisées, par le port autonome de Marseille ou par la préfecture, pour garantir l'avenir de l'emploi public sur ce port. Toutes les propositions positives qui ont pu être faites en ce sens par la direction du port ont été rejetées par les grévistes", déplore la préfecture. Le protocole d'accord de sortie de crise, qui avait été négocié la veille entre le syndicat majoritaire et la direction du Port autonome de Marseille (PAM), a été repoussé mardi après-midi par les salariés réunis en assemblée générale. La direction a répondu que "ce projet constitue le maximum de ce que la direction générale pouvait proposer aux représentants du personnel". C'est la deuxième fois que la base des salariés refuse d'entériner un protocole négocié par ses représentants. Les grévistes réclament le recours à un personnel portuaire pour le branchement et le débranchement des méthaniers sur le terminal de GDF, qui est en construction à Fos-sur-Mer pour un coût de 350 millions d'euros, et doit entrer en service en 2008. GDF refuse de céder à cette exigence, invoquant des raisons de sécurité. La grève a commencé à perturber l'activité de certaines raffineries en France. Elles tournent à 65% de leur capacité normale. A cette allure de minimum technique, elles s'arrêteront par manque de pétrole brut au prochain week-end", a affirmé le délégué régional PACA de l'Union française des industries pétrolières (Ufip) Jean-François Cousinié. "A terme, c'est toute la façade Est de la France qui est menacée", a ajouté le dirigeant de l'Ufip qui a chiffré à 500.000 dollars par jour les pénalités versées pour l'immobilisation des navires en rade de Marseille. Depuis le début du conflit, le seul coût de l'immobilisation des bateaux est chiffré entre 6 et 7 millions de dollars. Si le conflit devait perdurer, les premiers signes d'une pénurie à la pompe des stations-services pourraient localement apparaître dans les dix jours. Le port de Marseille assurait environ 40% de la consommation française de pétrole. Le PAM est le troisième port mondial pour les hydrocarbures après Rotterdam (Pays-Bas) et Houston (Texas), avec un trafic de 64,2 millions de tonnes en 2006. Il emploie 1.501 salariés, dont 228 sont affectés au secteur pétrolier. Outre les quatre raffineries situées sur le pourtour de l'étang de Berre, celles de Feyzin, dans le Rhône, de Reichstett, en Alsace, et de Cressier, en Suisse, sont totalement dépendantes du PAM pour leur approvisionnement. La raffinerie de Karlsruhe, en Allemagne, l'est pour moitié. En 2005, un conflit des agents du port avait duré 13 jours et déjà mis en péril le fonctionnement des raffineries du complexe pétrochimique de l'étang de Berre, qui avaient dû puiser dans les stocks stratégiques pour éviter une rupture des activités.