11ème jour de grève sur le port pétrolier de Marseille

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Administrator User , modifié à
Au dixième jour de grève, les agents CGT du port autonome de Marseille (PAM) ont reconduit vendredi leur mouvement sur les bassins pétroliers de Fos-Lavéra. Ils réclament toujours de nouvelles embauches sur le futur terminal gazier de Fos-sur-Mer. Cette grève provoque la colère du patronat, puisqu'une quarantaine de navires sont encore bloqués au large de la rade.

Les employés du secteur pétrolier n'en démordent pas. Hier, lors d'une assemblée générale, et malgré l'appel à la reprise du travail de la part des responsables du syndicat CGT, ils ont voté la poursuite de la grève sur les terminaux pétroliers de Fos et Lavéra.Au total, 43 navires (20 pétroliers, 16 chimiquiers, cinq gaziers et deux barges) attendaient sur rade de pouvoir accéder aux deux terminaux pétroliers publics de Fos et de Lavéra.Le syndicat majoritaire, la direction du PAM et des représentants de la direction régionale de Gaz de France (GDF) se sont quittés jeudi sur un "constat de rupture" au terme d'une réunion à la préfecture. Les grévistes réclament le recours à un personnel portuaire pour le branchement et le débranchement des méthaniers sur le terminal de GDF, qui est en construction à Fos-sur-Mer pour un coût de 350 millions d'euros et doit entrer en service en 2008."Cette exigence n'est pas acceptable. C'est impossible pour des raisons de sécurité", a réaffirmé le directeur régional de GDF, Gilles Bavuz. "Cela ne se pratique nulle part en Europe", a-t-il ajouté. Le port autonome de Marseille est le troisième port mondial pour les hydrocarbures avec un trafic de 64,2 millions de tonnes en 2006. Il emploie 1.501 salariés, dont 228 sont affectés au secteur pétrolier. Il assure plus de 40% de la consommation française de pétrole.Outre les quatre raffineries situées sur le pourtour de l'étang de Berre, celles de Feyzin, dans le Rhône, de Reichstett, en Alsace, et de Cressier, en Suisse, sont totalement dépendantes du PAM pour leur approvisionnement. La raffinerie de Karlsruhe, en Allemagne, l'est pour moitié. En 2005, un conflit des agents du port avait duré 13 jours et mis en péril le fonctionnement des raffineries du complexe pétrochimique de l'étang de Berre, qui avaient dû puiser dans les stocks stratégiques pour éviter une rupture des activités.