1.500 euros et 100 heures de travaux pour un "baiser"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Rindy Sam, qui avait laissé une trace de rouge à lèvres sur une toile du peintre américain Cy Twombly exposée à Avignon, a été condamnée vendredi à 1.500 euros de dommages-intérêts et 100 heures de travaux d'intérêt général. La jeune femme, de nationalité cambodgienne, devra aussi verser un euro symbolique de dommages-intérêts au peintre de renommée internationale, ce qu'il avait réclamé. reste à déterminer le prix de la restauration.

Le peintre américain Cy Twombly s'était dit "horrifié" par le baiser laissé en juillet sur la toile par la jeune femme, pour qui il s'agissait d'un "acte d'amour et d'un acte artistique". Le tableau, d'un blanc immaculé, était alors exposé à la Collection Lambert d'Avignon. Le tribunal correctionnel d'Avignon a décidé vendredi de condamner Rindy Sam à 1.500 euros d'amende et 100 heures de travaux d'intérêt général. Le vice-procureur Yves Micolet avait requis une amende de 4.500 euros, assortie d'un stage de citoyenneté à l'encontre de Rindy Sam.

Yvon Lambert, propriétaire de l'oeuvre, recevra 1.000 euros. Il avait réclamé deux millions, somme correspondant à la valeur annoncée du tableau, au titre de son préjudice moral. La Collection Lambert, qui abritait l'oeuvre, recevra 500 euros. Elle avait demandé 33.440 euros pour les frais de restauration de la toile, un montant contesté par les avocats de la défense qui estime qu'il ne repose que sur un seul devis réalisé par la Collection Lambert. La décision sur ce dernier point a été renvoyée au 28 février 2008 par le tribunal.

"Consciente d'avoir dégradé le bien d'autrui", Rindy Sam, qui peint elle-même, "accepte la sentence" a expliqué son avocat. Pour autant, elle dit ne pas regretter son geste qu'elle décrit comme un "acte d'amour et artistique". Pour la Collection Lambert, le jugement oppose un "démenti cinglant" au "prétendu geste d'amour" de la jeune femme. Rindy Sam, qui élève deux enfants avec son RMI, a dit être prête à payer ce qu'on lui réclamait. "Je vais vendre des nems pour payer les amendes, au lieu d'acheter de la peinture", a expliqué la jeune femme.