Deux policiers condamnés à du sursis pour des violences sur un gardé à vue à Paris

Le tribunal de Paris a condamné ce mercredi 15 janvier deux policiers pour violences sur un gardé à vue, avec des peines de 18 à 24 mois de prison. Ils avaient frappé à plusieurs reprises un homme au commissariat, après l'avoir arrêté pour outrage envers des gendarmes.
Deux policiers ont été condamnés mercredi par le tribunal correctionnel de Paris à des peines d'emprisonnement avec sursis ainsi qu'à une interdiction définitive d'exercer pour avoir frappé un homme lors d'une garde à vue en juillet.
18 à 24 mois de prison pour les deux accusés
"Le tribunal n'a eu aucun doute" quant à la culpabilité des deux policiers, a déclaré le président de la 10e chambre correctionnelle, qui a condamné Maxime D. et Matthieu D. à respectivement 24 mois et 18 mois d'emprisonnement avec sursis.
Le tribunal les a aussi condamnés à une interdiction définitive d'exercer une activité professionnelle dans la fonction publique avec exécution provisoire, c'est-à-dire applicable immédiatement, même en cas d'appel.
Le 29 octobre, le parquet avait requis respectivement 30 et 24 mois d'emprisonnement avec sursis contre ces deux policiers, ainsi qu'une interdiction définitive d'exercer. Dénonçant un jugement "particulièrement sévère", l'avocate de Maxime D., Me May Vogelhut, a annoncé à l'AFP qu'elle "fera appel".
Dans la nuit du 24 au 25 juillet, Mario (prénom modifié) est arrêté pour outrage envers des gendarmes, venus en renfort dans la capitale à la veille des Jeux olympiques. L'homme de 42 ans, de nationalité péruvienne, est placé en garde à vue au commissariat des Ve et VIe arrondissements de Paris.
Plusieurs affaires de violences policières pour les mêmes agents des forces de l'ordre
Alcoolisé, il refuse de retirer son collier. Sur les images de vidéosurveillance projetées à l'audience, on voit alors Maxime D. lui faire une clé de bras. Ils entrent ensuite dans la salle de fouille qui ne dispose pas de caméras.
C'est là que Mario accuse le policier de l'avoir frappé à au moins six reprises avec sa matraque. Il en ressort avec une fracture de l'avant-bras. Les caméras filment ensuite le second policier, Matthieu D., frapper Mario à plusieurs reprises : neuf gifles, deux coups de pieds.
Un troisième policier, Clément B., chef de poste le soir des faits et qui avait appuyé le récit initial de Maxime D., a été condamné à un an d'emprisonnement avec sursis et à une interdiction d'exercer dans la police pendant quatre mois pour dénonciation calomnieuse et non-assistance à personne en danger.
Maxime D., qui avait comparu pour une autre affaire remontant à juin 2022, a été condamné à verser 1.200 euros de dommages et intérêts à une femme qu'il avait aspergé de gaz lacrymogène alors qu'il devait la raccompagner après un refus de prise de plainte.
Maxime D. sera jugé le 20 mars avec Clément B. dans une troisième affaire, pour violences en réunion cette fois. Le 4 mai, après une rixe devant un pub parisien, les policiers avaient été filmés en train de porter des coups à deux hommes qui s'étaient alors écroulés au sol, inanimés, selon une source judiciaire.