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Qui dit fin d’année dit bilan. Pour les chaines françaises, c’est l’occasion de se retourner quelque peu en arrière pour voir ce qui a fonctionné… ou pas. Invités de Culture-Médias, l’humoriste Guy Carlier et le journaliste médias Thierry Moreau dresse leur propre était des lieux, émission par émission.
ANALYSE

On fait le bilan. Dans Culture-Médias sur Europe 1, Guy Carlier et Thierry Moreau ont regardé en arrière pour revenir sur la rentrée télé, ses événements, ses réussites et ses échecs. L’humoriste et le journaliste médias n’ont pas forcément la même vision de la télévision, mais ils se retrouvent sur certains points. Tour d’horizon.

L’événement : Mask Singer, sur TF1

C’était le gros pari de la rentrée pour TF1. En lançant Mask Singer, adapté d’un jeu sud-coréen, et dans lequel l’objectif était de deviner l’identité de célébrités grimées, à partir d’indices et de leurs performances vocales, la première chaîne prenait un sacré risque. Malgré les critiques sur le statut de star des participants - c’est Laurence Boccolini qui s’est imposée - et une érosion certaine des audiences, le bilan reste positif, avec plus de 5 millions de téléspectateurs en moyenne.

"C’était très émouvant, le concept était plutôt rigolo", juge Thierry Moreau. "Les grincheux ont dit ‘oui, on attendait Jean Dujardin et on a eu Laurence Boccolini. D’abord, pourquoi pas ? Ensuite, la mécanique de l’émission était tellement forte. C’était très addictif, j’ai beaucoup aimé. Les costumes étaient incroyables. Et Camille Combal, je suis un inconditionnel", conclut le journaliste.

Le carton : Le Bazar de la charité, sur TF1

Encore un gros parti pour TF1, mais cette fois, le succès est indéniable. Le Bazar de la Charité a fédéré pour son final près de sept millions de personnes, auxquelles il faut ajouter 1,5 million en replay. Un carton total donc pour cette mini-série en costumes qui a tout de même coûté la bagatelle de 17 millions d’euros. "C’est des phénomènes qui m’étonnent toujours, comme Capitaine Marleau", réagit Guy Carlier. "Il y a quand même des choses très fortes, qui fédèrent la France profonde."

"Quand on met de l’argent à l’antenne, on le retrouve dans les audiences", se félicite de son côté Thierry Moreau. "Que ce soit Capitaine Marleau, où il y a des guests prestigieux, ou Le Bazar de la charité, où tout est en costume. C’est de l’argent qu’on voit à l’écran."

Le flop (1) : Sur le front des océans, sur France 2

France 2 aussi a osé. Notamment en embauchant le jeune journaliste Hugo Clément pour une série documentaire à portée écologiste. Las, le premier numéro, Sur le front des océans, n’a réuni qu'1,6 million de téléspectateurs. "C’était mal payé parce que c’était bien fait", regrette Thierry Moreau. "Mais ça a été un flop parce que ça reste de la vieille télé. C’est du documentaire classique. Même si c’est un type jeune, ça reste de la vieille façon de parler d’écologie. Il ne faut pas être punitif, il faut être divertissant, il faut mettre des moyens."

Guy Carlier élargit le débat et se montre grinçant. "On parle de jeunisme à France Télévisions, on sent qu’il y a une volonté générale de dégager les vieux pour mettre des jeunes. Et bizarrement, ça ne marche pas parce que les jeunes qu’ils mettent à l’antenne sont plus vieux intellectuellement…", sourit l’humoriste. "Le mec qui présente Slam par exemple. C’est pas rock’n roll. Autant laisser Drucker."

Le flop (2) : La course des Champions sur France 2

Pari encore, pour France 2 encore… et nouveau flop. La chaine publique avait misé sur Teddy Riner à la présentation, sur un parcours d’obstacles dans et autour du Stade de France pour une émission mêlant jeu et sports. Mais les Français n’ont pas été convaincus… du tout par cette Course aux champions. Le premier épisode, malgré l’effet de curiosité, n’a attiré qu'1,6 million de personnes. "Même si Teddy Riner est ultra-populaire, ce n'est pas parce qu’on met quelqu’un de connu que ça fonctionne", en conclut Thierry Moreau. "Ça a été un flop, c’est dommage."

L’insubmersible qui tangue : On n’est pas couché sur France 2

On n’est pas couché a débuté sa 14ème saison en septembre avec un changement majeur : les polémistes tournent désormais toutes les semaines. Les audiences restent bonnes, sans être mirobolantes, avec un score systématiquement en-dessous du million. "Catherine Barma (la productrice) s’est tirée une balle dans le pied en supprimant les deux chroniqueurs fixes. C’était évidemment ce qui faisait le truc", juge Guy Carlier. "En plus, les mecs étaient talentueux. On pense ce qu’on veut du personnage Moix… mais on adorait le détester."

"C’est quand même une émission qui arrive à réunir après minuit près de 900.000 téléspectateurs", tempère Thierry Moreau. "En fait, malgré tout, l’émission arrive à tenir", en convient Guy Carlier. "C’est une émission dont le concept est tellement solide qu’elle s’en sortira. Je pense qu’On n’est pas couché n’est pas couchée."

L’émission déjà culte : Affaire conclue, sur France 2

C’est le grand carton des après-midis de France 2. Le succès d’Affaire conclue ne se dément pas, pour sa troisième saison. "C’est une émission que je ne rate pas. Je la regarde tous les jours", s’enthousiasme Thierry Moreau. "Sophie Davant incarne parfaitement ça. Elle est en empathie avec les gens. J’adore cette émission." Guy Carlier est légèrement moins dithyrambique. "C’est un peu télé-mémère", tranche-t-il.