Pourquoi la suppression de la redevance télé inquiète les journalistes

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Louise Bernard, avec Alexis Patri
Trois sociétés de journalistes de l'audiovisuel public pointent dans un communiqué la menace que constituerait la suppression de la redevance audiovisuelle. Le gouvernement a annoncé mercredi 11 mai sa volonté de supprimer la redevance audiovisuelle dès cette année, selon le compte-rendu du Conseil des ministres.

Le gouvernement inquiète le service public. Le Conseil des ministres rendait publique mercredi dernier sa volonté de supprimer la redevance audiovisuelle, qui permet le financement de la radio et de la télévision publiques. En réaction, trois sociétés de journalistes ont publié un communiqué commun, celles de France 2, France 3 et franceinfo.fr. Elles pointent du doigt la menace que représenterait la suppression de cette redevance pour l'indépendance du service public et pour l'information. 

"Un marché de dupes"

La redevance est un impôt affecté automatiquement au financement de l'audiovisuel public. "Une fois voté, il ne dépendrait plus que de la (bonne) volonté du pouvoir et de ses (mauvaises) humeurs", s'inquiètent dans leur communiqué les trois sociétés de journalistes.

Elles dénoncent également "un marché de dupes". Le gouvernement promet une hausse du pouvoir d'achat des Français en supprimant cette redevance, tout en garantissant le même financement à l'audiovisuel public. Impossible, selon ces journalistes. "Soit l'État continue de financer l'audiovisuel public et mobilise de l'argent public, donc celui du contribuable. Soit, il ne compense pas la fin de la redevance et réduit donc les moyens de l'audiovisuel public", estiment-ils. En cas de victoire aux élections législatives, le gouvernement a prévu de faire voter très vite cette suppression de la redevance, juste après le scrutin.