L'hebdo "Marianne" en cessation de paiement pour redresser ses comptes

Sur les neuf premiers mois de 2016, les ventes de l'hebdomadaire ont chuté de 8,3%. (Photo d'illustration)
Sur les neuf premiers mois de 2016, les ventes de l'hebdomadaire ont chuté de 8,3%. (Photo d'illustration) © AFP
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avec AFP , modifié à
L'hebdomadaire "Marianne", en difficultés financières, s'est déclaré en cessation de paiement et devrait être placé en redressement judiciaire, a indiqué mardi son PDG.

Marianne n'a pas la forme. L'hebdomadaire, en difficultés financières, s'est déclaré en cessation des paiements et devrait être placé en redressement judiciaire pendant six mois avec poursuite de l'activité, le temps de redresser ses comptes, a indiqué son PDG Yves de Chaisemartin, confirmant une information de la Correspondance de la presse. "Cette cessation de paiement a été décidée pour sauver Marianne et assurer son avenir. Le redressement judiciaire nous permettra de préserver notre trésorerie et d'investir, notamment pour développer le site", a-t-il souligné.

Les ventes en hausse en 2015, pas en 2016. En 2015, Marianne, hebdomadaire plutôt marqué à gauche, s'était vendu à 157.000 exemplaires en moyenne, en hausse de 0,64% - une progression rare dans la presse. Mais sur les neuf premiers mois de 2016, ses ventes ont chuté de 8,3%, à 143.500 exemplaires en moyenne, surtout à cause d'un plongeon de 18% de ses ventes en kiosque. De quoi fragiliser l'hebdomadaire qui emploie 63 salariés et n'a jamais retrouvé une solidité financière depuis les pertes des années 2012-2013, a expliqué Yves de Chaisemartin, qui détient 86% du capital.

3 millions perdus.Marianne avait perdu 3 millions d'euros en 2012-2013, puis retrouvé l'équilibre en 2014 mais encore perdu 300.000 euros en 2015, à la suite d'un contentieux, pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 24,5 millions d'euros. L'arrivée de nouveaux investisseurs n'est pas exclue mais n'est pas la priorité pour l'instant, a ajouté Yves de Chaisemartin.

Un nouveau site. Parmi ses priorités pour 2017, Marianne mettra en ligne dans quelques semaines un nouveau site, qui comprendra une partie payante et une dimension participative, a précisé le directeur de la rédaction Renaud Dely. Il veut aussi développer les abonnements numériques, pour l'instant marginaux. La fréquentation du site de Marianne a fortement progressé ces derniers mois, à 4 millions de visiteurs uniques en novembre 2016, soit une hausse de plus d'un million en un an.