Les journalistes d'iTELE votent la grève

Les journalistes de la rédaction d'iTELE ont voté une grève de 24 heures reconductible.
Les journalistes de la rédaction d'iTELE ont voté une grève de 24 heures reconductible. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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Les journalistes de la chaîne d'information en continu ont décidé d'entamer une grève de 24 heures reconductible suite à l'arrivée de Jean-Marc Morandini à l'antenne lundi.

À une majorité écrasante, les salariés d'iTELE ont voté "oui" à la grève, lundi matin. Ils protestent contre l'arrivée le même jour à l'antenne de l'animateur Jean-Marc Morandini, mis en examen pour "corruption de mineur aggravée"

114 personnes se sont prononcées pour l'arrêt du travail, 4 ont voté contre, 7 se sont abstenues. Le début de la grève est fixé à 11h30. Signe de l'extrême tension au sein de la chaîne, Alexandre Ifi, directeur adjoint de la rédaction d’iTELE, a annoncé son départ pendant l’assemblée générale, déclenchant des applaudissements et des pleurs, rapportent Les Jours. Un syndicat de Canal+ a appelé dans un communiqué à une manifestation silencieuse lundi à 18h dans les locaux de la chaîne.

Une motion de défiance. La rédaction est en conflit ouvert avec la direction depuis la confirmation le 7 octobre de l'arrivée de l'animateur, mis en examen dans le cadre de castings douteux pour la production d'une websérie érotique. Il doit animer la tranche de 18h-19h avec une émission sur les médias à partir de cette semaine. Indignée par cette arrivée qui compromet selon elle l'image de la chaîne, la rédaction a voté la semaine dernière à 92% une motion de défiance contre la direction. 

L'ouverture d'une "clause de conscience". Sa réponse a été sans appel : la direction a annoncé l'ouverture d'une possibilité de départ par "clause de conscience" (avec indemnités) pour tous ceux qui ne souhaitent pas travailler avec Jean-Marc Morandini, et demandé le respect de sa présomption d'innocence. L'animateur a également signé une tribune dans Le Monde pour demander à ses futurs collègues "de respecter [ses] droits et de [le] laisser travailler", alors que la Société des journalistes a publié une lettre ouverte lui demandant de "ne pas venir".

#JeSoutiensiTELE. Samedi, l'affaire a gagné les réseaux sociaux : avec le hashtag #JeSoutiensiTELE, de très nombreux journalistes ont affiché leur soutien à la rédaction d'iTELE, y compris la société des rédacteurs du Monde, par la voix de son président Paul Benkimoun. L'enquête visant Jean-Marc Morandini a été ouverte à la suite de plaintes déposées par deux hommes, mineurs à l'époque des faits. En septembre, Jean-Marc Morandini a été mis en examen pour "corruption de mineurs" et "corruption de mineurs aggravée" par l'utilisation d'un moyen de communication électronique. Il a aussi été interdit d'approcher des lieux fréquentés par des mineurs.

C'est le deuxième gros conflit à iTELE depuis la grève de 4 jours de juin, qui suivait l'annonce d'importantes réductions d'effectifs et de projets de publireportages.