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Charles Decant avec Louise Bernard , modifié à
La grève se poursuit au sein du groupe "L'Équipe" contre un plan social visant le départ d'une cinquantaine de personnes de la rédaction. Après six jours sans parution du quotidien, le dialogue entre les salariés et leur direction est au point mort, malgré les réunions qui se succèdent depuis samedi.

Le journal L'Équipe entame ce jeudi son sixième jour de grève et le quotidien n'a pas paru dans les kiosques depuis samedi. Mercredi, une soixantaine de salariés s’est rassemblée devant les locaux du groupe. Pour eux, la grève semble être la seule option dans ce conflit avec la direction, qui maintient son plan social. "On le fait pour protéger notre journal et notre outil de travail, parce que ce qu'ils nous proposent est simplement une dégradation de nos conditions de travail", résume Damien Degorre, journaliste au quotidien, pour qui le but de ce plan social est de "faire plus avec beaucoup moins d'effectifs".

"Élan de sympathie"

"Cette situation n'est pas épanouissante", poursuit le journaliste. "Il devrait être naturel de protéger le journal L'Équipe, qui est un bien collectif. En fait, on se rend compte à quel point ce mouvement provoque un élan de sympathie autour de nous parce que les gens aiment L'Équipe. Surtout, on voit que les salariés aiment L'Équipe." Chaque jour, des internautes publient des messages de sympathie sur les réseaux sociaux, quand d'autres dénoncent l'attitude de ceux qui se réjouissent d'une grève au quotidien.

Jérôme Prévost, photographe au quotidien, évoque quant à lui un "haut niveau d'exaspération" et un "ras-le-bol", à l'origine de cette grève suivie. "On est tous malheureux d'être en grève et de ne pas pouvoir travailler. Ça nous fait mal au coeur - peut-être encore plus que pour eux - que le journal ne sorte pas, mais on ne peut pas faire autrement. Il n'y a pas d'autres solutions."

Nouvelles réunions à venir

Malgré les réunions qui se succèdent, le dialogue ne semble pas avancer entre les salariés et la direction. "Ils ne veulent pas discuter, quoi qu'ils disent", balaie Jérôme Prévost. "La grève, c'est la seule façon qu'on ait de proposer des choses pour qu'ils nous écoutent." 

La direction cherche à expliquer aux salariés mais aussi - et sans doute surtout - au public pourquoi son plan social et le plan de relance qui l’accompagne sont indispensables. Le directeur général de L'Équipe, Jean-Louis Pelé, a ainsi glissé au Figaro les conditions actuelles de travail des salariés, notamment un salaire moyen pour les journalistes de 4.900 euros brut. La situation semble donc bloquée, mais de nouvelles réunions sont prévues dans les jours à venir pour tenter de trouver un terrain d’entente.