"Charlie Hebdo" : un numéro spécial, un an après les attentats

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G.P. , modifié à
Le 6 janvier, le journal satirique sortira un numéro spécial, un an après les attentats de janvier 2015.

On connaît la couverture du numéro spécial de Charlie Hebdo qui sortira le mercredi 6 janvier, un an après l'attentat du 7 janvier. Ce numéro double - 32 pages au lieu de 16 - vendu au prix habituel de 3 euros, comportera un cahier de dessins des disparus (Charb, Honoré, Cabu, Wolinski, Tignous, les dessinateurs tués le 7 janvier) ainsi que ceux des dessinateurs actuels et des messages de soutien de personnalités. Il sera tiré à près d'un million d'exemplaires.

 

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Un éditorial de Riss. Le dessinateur Riss, patron du journal, grièvement blessé le 7 janvier, y signe un éditorial rageur pour défendre la laïcité et dénoncer les "fanatiques abrutis par le Coran" et "culs-bénits venus d'autres religions" qui avaient souhaité la mort du journal pour "oser rire du religieux". "En 2006, quand Charlie publia les caricatures de Mahomet, personne ne pensait sérieusement qu'un jour tout ça finirait dans la violence. (...) On voyait la France comme un îlot laïc, où il était possible de déconner, de dessiner, de se marrer, sans se préoccuper des dogmes, des illuminés", écrit Riss. "Dès cette époque, beaucoup espéraient qu'un jour quelqu'un viendrait nous remettre à nos places. Oui, beaucoup ont espéré qu'on se fasse tuer. TU-ER", poursuit-il, en rappelant la fragilité du journal, submergé de procès.

"C'est Charlie qui les verra crever". "Ce matin-là, après le bruit assourdissant d'une soixantaine de coups de feu tirés en trois minutes dans la salle de rédaction, un immense silence envahit la pièce", raconte-t-il. "J'espérais entendre des plaintes, des gémissements. Mais non, pas un son. Ce silence me fit comprendre qu'ils étaient morts". "Comment faire le journal après tout ça ? C'est tout ce qu'on a vécu depuis vingt-trois ans qui nous en donne la rage", affirme-t-il. "Ce ne sont pas deux petits cons encagoulés qui vont foutre en l'air le travail de nos vies". "Ce n'est pas eux qui verront crever Charlie. C'est Charlie qui les verra crever".