ecole 1:45
  • Copié
Céline Brégand
France 5 propose mardi soir "Au bonheur d'être prof", un documentaire centré sur quatre professeurs dévoués à leurs élèves, qui se battent pour mener à bien des projets. Sa réalisatrice, Marina Julienne, explique dans "Culture Médias" mardi pourquoi il faut parler de cette pédagogie qui met l'enfant au centre.
INTERVIEW

Une année scolaire. Quatre professeurs. Dans Au bonheur d'être prof, documentaire diffusé mardi soir à 20h50 sur France 5, Marina Julienne a décidé de montrer les dévoués, les heureux enseignants. La réalisatrice avait déjà consacré deux documentaires à l'Education nationale, le premier sur l'évitement scolaire, et l'autre dépeignant un système sclérosé. Cette fois, elle a souhaité "montrer le côté engagé de beaucoup de professeurs", explique-t-elle mardi dans "Culture Médias". 

Marina Julienne a suivi Nolwenn, directrice d'une toute petite école en Bretagne ; Jean-Pierre, professeur d'histoire-géographie dans un lycée de Saint-Denis ; Jérémy jeune enseignant à moitié dans le public et à moitié dans l'école privée alternative d'Arles ; et Gérard, professeur en CAP génie civil à Briançon. Des enseignants qui exercent leur métier dans des établissements lambda et qui portent "des projets extraordinaires", insiste la réalisatrice. 

"Ils sont peu soutenus par leur hiérarchie et leurs pairs"

Au cours du tournage, Marina Julienne a découvert une "pédagogie qui met l'enfant au centre", "la bienveillance vis-à-vis des enfants" et le fait qu'ils "croient vraiment au rôle de l'éducation". "Ils pensent vraiment, et avec raison, que la façon d'enseigner et la façon de se comporter avec les enfants peuvent vraiment avoir une influence sur leur avenir", explique-t-elle.

Pourtant, elle a constaté que ces enseignants ne "sont jamais mis en avant, peu soutenus par leur hiérarchie et peu soutenus par leurs pairs". "Les projets dans lesquels ils sont engagés demandent plus de travail et plus d'investissement. Il faut remplir des dossiers, faire des demandes de subvention, ça prend du temps. Il faut aussi un travail d'équipe pour monter ce type de projet", détaille Marina Julienne. "Donc je pense qu'ils dérangent un peu. On les laisse faire. Et en même temps, ils n'ont pas de soutien, ou au bout de 14-15 ans d'investissement, quand la hiérarchie constate que vraiment l'école est transformée. Là, ils commencent à avoir une reconnaissance."