France 3 : «Réseau d’enquêtes» s’intéresse au business du «Made in France»

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Héloïse Goy, avec Alexis Patri
Un nouveau numéro du magazine de France 3 "Réseau d’enquêtes" s'intéresse au Made in France. Son présentateur, le journaliste Charles-Henry Boudet, explique au micro d'Europe 1 l'ampleur qu'a pris le "fabriqué en France" ces dernières années et le rôle nouveau qu'a joué la pandémie dans ce phénomène de société.
INTERVIEW

L'essor du "Made in France" n'est pas nouveau. Mais, depuis la crise sanitaire, la consommation et donc la production des produits fabriqués en France explosent. C'est cette explosion que décrypte mercredi soir le magazine de France 3 "Réseau d'enquêtes". L'émission nous fait visiter les coulisses de plusieurs ateliers qui fabriquent leurs produits en France. Son présentateur, le journaliste Charles-Henry Boudet, explique à Europe 1 pourquoi il était intéressant aujourd'hui de se pencher sur ces productions tricolores.

Le tournant de la crise sanitaire

"Quand on fait nos courses, on voit des drapeaux français sur les vitrines, les produits et les emballages. On ne le voyait pas il y a 10 ans", observe-t-il. "Les entreprises ont compris qu'il y avait un intérêt économique, marketing et pour le consommateur. En poussant la porte des entreprises, on se rend compte que le 'made in France' a vraiment la cote.

"Avec la crise sanitaire, on s'est rendu compte que l'on n'avait pas forcément besoin de produits venus de l'autre bout du monde pour continuer à vivre comme avant, mais qu'il fallait parfois se tourner vers la petite boutique du coin ou l'entreprise locale", poursuit Charles-Henry Boudet. "Les gens ont commencé à comprendre qu'il y avait un intérêt à faire travailler les producteurs, les marchands et les fabricants locaux."

La concurrence toujours forte du "made in China"

Les téléspectateurs découvriront que la Normandie est le premier producteur de lin au monde. C'est la raison pour laquelle Charles-Henry Boudet nous emmène, notamment, dans le Calvados. Il nous fait visiter un atelier qui fabrique des fibres naturelles depuis 1930. Cette entreprise n'a jamais cédé à l'appel de la délocalisation et en récolte les fruits, puisqu'elle voit aujourd'hui ses carnets de commandes exploser.

"J'ai demandé à ces chefs d'entreprises comment on rivalisait avec le 'made in China'. Aujourd'hui, ils n'ont pas la réponse", précise Charles-Henry Boudet. "Ils expliquent qu'ils ne pourront jamais arriver au même niveau de prix. Alors oui, mettre 90 euros dans un pull fabriqué en France, ce n'est pas donné à tout le monde. Mais leur argument est que leur produit peut être gardé pendant plusieurs années, qu'ils sont réparables, qu'ils peuvent être lavés et relavés sans s'abîmer. Au final, le consommateur aura dépensé moins."

L'enquête Made in France : de la parole aux actes est diffusée mercredi soir sur France 3 à 23h10, donc après le débat de l'entre-deux tours. Il est d'ores et déjà disponible sur le sitefrance.tv.