Droits voisins des médias : l'Autorité de la concurrence clôt le contentieux avec Google

En juillet 2021, l'Autorité de la concurrence avait condamné Google à 500 millions d'euros d'amende pour ne pas avoir négocié "de bonne foi" avec les éditeurs de presse.
En juillet 2021, l'Autorité de la concurrence avait condamné Google à 500 millions d'euros d'amende pour ne pas avoir négocié "de bonne foi" avec les éditeurs de presse. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP
  • Copié
avec AFP
L'Autorité de la concurrence a mis fin mardi à la procédure contentieuse entre les médias français et Google dans le dossier des droits voisins. Le géant américain s'engage notamment à "négocier de bonne foi" avec les éditeurs et agences de presse qui le souhaitent et "à faire une proposition de rémunération" dans les trois mois, ainsi qu'à fournir les informations techniques "permettant une évaluation transparente de la rémunération proposée par Google".

L'Autorité de la concurrence a mis fin mardi à la procédure contentieuse entre les médias français et Google dans le dossier des droits voisins, en acceptant les engagements pris par le géant américain d'internet, a-t-elle annoncé. "L'Autorité considère que les engagements proposés par Google sont de nature à mettre un terme aux préoccupations de concurrences exprimées", a-t-elle indiqué dans un communiqué. Ce contentieux avait été ouvert en novembre 2019 par le SEPM (structure représentant des magazines), l'Apig (structure représentant des quotidiens) et l'Agence France-Presse (AFP). Tous réclamaient que Google les rémunère au titre des droits voisins dans le cadre de l'utilisation de leurs contenus.

Google condamné définitivement condamné à 500 millions d'euros d'amende

En juillet 2021, l'Autorité de la concurrence avait condamné Google à 500 millions d'euros d'amende pour ne pas avoir négocié "de bonne foi" avec les éditeurs de presse. Cette condamnation devient définitive, Google s'étant engagé à retirer son appel, a précisé mardi l'Autorité de la concurrence. Google avait publié mi-décembre de premiers engagements, qui ont été soumis à un test de marché par l'Autorité. D'autres ont ensuite été formulés en avril/mai. Le géant américain s'engage notamment à "négocier de bonne foi" avec les éditeurs et agences de presse qui le souhaitent et "à faire une proposition de rémunération" dans les trois mois, ainsi qu'à fournir les informations techniques "permettant une évaluation transparente de la rémunération proposée par Google".

Ces engagements, qui deviennent obligatoires, "s'appliqueront pour une durée de 5 ans, et seront renouvelables une fois pour une période de 5 ans", a souligné l'Autorité. Depuis que le conflit a commencé à se dénouer ces derniers mois, quelque 140 publications ont signé des contrats de rémunération avec Google au titre des "droits voisins", en application d'accords-cadres conclus en mars avec l'Apig puis en avril avec le SEPM, avait indiqué Google à l'AFP le 13 juin.

La rude bataille de la mise en place des droits voisins

Outre ces deux accords-cadres, Google a signé un accord avec l'AFP en novembre 2021, ainsi que d'autres accords individuels avec des journaux, comme Le Monde, qui représentent environ "une dizaine" de titres. Tous les montants sont confidentiels. Les droits voisins du droit d'auteur ont été institués pour les plateformes numériques en 2019 par une directive européenne. Ils permettent aux journaux, magazines ou agences de presse de se faire rémunérer lorsque leurs contenus sont réutilisés sur internet par les géants comme Google, dont le moteur de recherche affiche des extraits de presse dans ses pages de résultats.

Leur mise en place découle d'une rude bataille, tant le principe était combattu par les géants du net, en particulier Google.