Sébastien Missoffe, patron de Google France, était l'invité d'Europe 1 jeudi. 2:16
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Laetitia Drevet
Le traitement des données personnelles par les géants du numérique fait régulièrement polémique. Condamné à plusieurs reprises pour ne pas avoir suffisamment informé les utilisateur de l'exploitation de leurs données, Google entend aujourd'hui faire évoluer ses pratiques, explique le patron de Google France jeudi sur Europe 1.
INTERVIEW

Le traitement des données personnelles représentent une manne pour les géants du numérique, notamment grâce à la publicité ciblée. Une opportunité financière qui occasionne régulièrement des dérives. En 2019, la Cnil, gendarme français des données personnelles, avait ainsi infligé une amende record de 50 millions d'euros à Google, lui reprochant de ne pas informer suffisamment clairement ses utilisateurs sur leur exploitation. En mai, c'était au tour de l'Australie puis de l'Italie de lui infliger des pénalités.

Mais le géant américain affirme désormais vouloir faire évoluer ses pratiques. "Il y a un enjeu clé autour de ces sujets, sur la transparence des données et le contrôle. Les utilisateurs ont de grandes attentes", explique Sébastien Missoffe, patron de Google France, invité de Culture-Médias sur Europe 1 jeudi. 

Des mesures pour renforcer la protection des données

Cette semaine, lors d'une conférence, le géant du web a présenté une série de mesures censées renforcer la protection des données. "Le système Android 12 va par exemple permettre aux utilisateurs de voir facilement sur leurs téléphones toutes les autorisations données aux applications. L'objectif est de donner plus de contrôle aux utilisateurs", précise Sébastien Missoffe. Autre nouveauté : lorsque les utilisateurs consulteront l'historique de leurs positions géographiques, un encadré leur rappellera que ces données sont présentées car l'option de sauvegarde a été activée, mais qu'il est possible de ne pas l'enclencher.

Sébastien Missoffe souligne par ailleurs que le contrôle de leurs données par les utilisateurs a été peu à peu facilité sur toutes ses interfaces. "Aujourd'hui, si vous êtes un utilisateur de Google, en allant sur l'onglet Mon compte, vous pouvez voir quelles données sont partagées. Chaque jour, 20 millions de personnes vont sur cette page et choisissent les informations sur leur vie privée", affirme-t-il. 

Fin des "cookies tiers"

En janvier 2020, Google avait par ailleurs annoncé se donner deux ans pour éliminer de son navigateur les "cookies" des sites internet. Ces "cookies tiers" (qui ne proviennent pas du navigateur utilisé mais du site visité), sont installés automatiquement lors de la visite d'un site internet. Ils servent à identifier un internaute et sauvegardent ses préférences afin d'établir son profil et de savoir s'il a vu, ou cliqué, sur une publicité. Leur utilisation est dénoncée par les partisans du respect de la vie privée. "La fin des 'cookies tiers' est recommandée par un certain nombre d'institutions européennes et nous y travaillons avec tous les acteurs du système", promet Sébastien Missoffe.