Dans "TAMPON", revue annuelle sur le rugby, la troisième mi-temps à la loupe

  • Copié
Benjamin Delsol
Dans son nouveau numéro, la revue "TAMPON", spécialisée dans le rugby, consacre son dossier à la "troisième mi-temps". Antoine Mestres, le rédacteur en chef, raconte au micro d'Europe 1 que, si elle n'est pas encore en voie de disparition, elle a quand même bien changé...

TAMPON, un magazine qui parle de rugby, ne paraît qu’une fois dans l’année… Et ça tombe bien, c’est maintenant ! Dans son nouveau numéro, TAMPON consacre sa Une à un grand dossier sur la fameuse "troisième mi-temps". Parce qu’il parait que c’était mieux avant. La revue l’annonce : "Le rugby d'aujourd'hui ne ferait plus la fête"... N’osant y croire, Europe 1 a demandé à Antoine Mestres, rédacteur en chef de TAMPON, si la troisième mi-temps, c’est vraiment terminé ?

"La fête persiste", mais elle est "plus ciblée"

"Les troisièmes mi-temps ne sont pas mortes, elles ont simplement changé. Il y a encore 20 ans, on se retrouvait après les matchs pour boire une bière, un pastis, pour prolonger la soirée. Aujourd'hui ce n'est plus possible parce que le rugby est devenu très très professionnel : il y a des enjeux de santé, les joueurs sont suivis nuit et jour par des GPS pour alimenter les staff en data", constate Antoine Mestres. "Mais la fête persiste", assure-t-il, elle est seulement "plus ciblée, négociée entre le staff et les leaders de l'équipe, au bon moment, à l'écart du grand public..."

A l’écouter, à sortir heureux, sortons cachés. Des rugbymen semblent d’ailleurs avoir trouvé la solution pour continuer à s’amuser. "A Castres, pour être tranquilles, les joueurs vont au sous-sol d'une boucherie en centre-ville, ils ont négocié cela entre eux", confie le rédacteur en chef de TAMPON. "Avant, on allait faire la fête avec les supporters, aujourd'hui, on fait ça dans un lieu et protégé. On ne peut pas se montrer après une défaite, le public ne comprendrait pas."

"Difficile d'avoir des internationaux de rugby" en interview

La revue TAMPON aborde aussi les relations entre le rugby français et les médias. Le magazine nous dit qu’il est "de plus en plus difficile d’avoir des internationaux en interview, même jeunes et dans la fougue de l’âge, pour échanger une heure, sur le jeu, les copains, les copines, la famille, la fête". Comment l’expliquer ? "Le rugby marche dans les pas du foot, comme sur la fête, avec vingt ans de retard", estime Antoine Mestres. "Aujourd'hui, il va être de plus en plus difficile d'avoir les internationaux de rugby, parce que les enjeux du club, les résultats, l'agent, des questions d'image... Parce que le sport va être de plus en plus verrouillé."

Dans ce nouveau numéro de TAMPON, on retrouve tout de même de nombreux rugbymen en interview. Et un qui a raccroché les crampons, il y a bien longtemps : un certain Patrick Sébastien.