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Gauthier Delomez , modifié à
Les plus jeunes et les adolescents sont confrontés à de nombreuses informations sur la guerre en Ukraine, via les réseaux sociaux et les médias. Dans l'émission "Culture médias", le rédacteur en chef d'"Okapi" explique comment le groupe Bayard-Jeunesse adapte sa ligne éditoriale vis-à-vis de l'âge des lecteurs pour leur permettre de comprendre la situation.
INTERVIEW

Si la guerre en Ukraine est un sujet grave, les plus jeunes ont accès à tout type d'informations via les médias d'information et les réseaux sociaux. C'est pour leur apporter toutes les clés de compréhension que les titres du groupe Bayard-Jeunesse adaptent leur ligne éditoriale, suivant l'âge des lecteurs. À l'occasion de la semaine de la presse et des médias à l'école, Jean-Yves Dana, le rédacteur en chef d'Okapi, un magazine qui s'adresse aux 10-14 ans, a expliqué comment le titre abordait la crise ukrainienne.

"Mettre des mots sur ce qui est en train de se passer"

Au début de l'invasion russe, qui est intervenue pendant les vacances scolaires, Okapi a d'abord publié sur internet un grand article intitulé "Ukraine : pourquoi cette guerre ?".

"C'est un papier qui était nécessaire pour démarrer le travail, pour mettre des mots sur ce qui est en train de se passer et le faire le plus vite possible", affirme Jean-Yves Dana dans l'émission Culture médias. Dans cet article, le magazine a essayé d'expliquer l'histoire de l'Ukraine, le contentieux avec la Russie, l'état d'esprit de Vladimir Poutine, et les risques pour les Européens et les Ukrainiens.

Des articles dans un environnement enfantin pour les 7-11 ans

Okapi accompagne ses articles avec des questions de lecteurs, des encadrés et des mots-clés à connaître comme Union soviétique, dissuasion nucléaire ou encore Donbass. Le magazine Astrapi, qui s'adresse aux 7-11 ans, lui n'utilise pas le mot "guerre". Le titre de l'article est "Que se passe-t-il en Ukraine ?".

Jean-Yves Dana détaille la réflexion : "On est sur les années école primaire. [Les enfants] ont entendu qu'il y avait quelque chose avec l'Ukraine, qui est extrêmement lointain pour eux. On a donc une petite carte qui montre le pays dans un environnement enfantin, symbolique. Le but est qu'ils aient un texte le plus court possible, qui ne peut pas être dans la précision mais qui leur donne les éléments de base pour qu'ils comprennent qu'il y a quelque chose de grave qui se passe."

Pourquoi il faut expliquer la dangerosité de la situation aux ados

Quant à Okapi, le titre propose à ses lecteurs adolescents des articles plus charpentés, avec des photos. Et Jean-Yves Dana n'a pas peur d'employer des mots qui révèlent le caractère dangereux de la situation. "Avec des adolescents, c'est d'autant plus important de reconnaître qu'eux-mêmes peuvent rapidement s'enfermer dans des raisonnements fallacieux", indique le rédacteur en chef. "C'est une génération qui utilise massivement les réseaux sociaux et leurs téléphones pour s'informer", poursuit Jean-Yves Dana.

Le rédacteur en chef d'Okapi rappelle que selon une étude de News Guard, il faut 40 minutes sur le réseau TikTok pour trouver des informations détournées sur l'Ukraine. Les adolescents y passent "1h30 par jour, alors on voit à quel point c'est important d'avoir un discours qui est bien encadré", conclut Jean-Yves Dana.