Avec sa nouvelle formule, GQ veut "s'ancrer dans la réalité sociale et culturelle"

Olivier Lalanne, rédacteur en chef de GQ, était l'invité de "Culture Médias", mardi matin.
Olivier Lalanne, rédacteur en chef de GQ, était l'invité de "Culture Médias", mardi matin. © Europe 1
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Olivier Lalanne, rédacteur en chef de GQ, était l'invité de "Culture Médias", mardi matin, pour présenter la nouvelle formule du magazine masculin. "On va essayer de se détacher au maximum des codes de la masculinité telle qu'elle était représentée jusqu'à présent", défend la direction.
INTERVIEW

S'il est normal pour les titres de presse écrite de revoir régulièrement leur offre éditoriale, GQ propose un changement radical de formule en ce mois de février. Il faut dire qu'en cinq ans, la version française du magazine masculin est passée de 92.500 exemplaires vendus en 2016 à 48.350 en 2020. C'est donc une refonte nécessaire qu'a opérée Olivier Lalanne, rédacteur en chef depuis juillet dernier, date à laquelle il a commencé à travailler sur cette nouvelle mouture. Il était l'invité de Culture Médias, mardi matin, pour présenter le résultat final.

"Flexibilité et souplesse"

"Quand j'ai été nommé à ce poste, j'ai rencontré pas mal de journalistes, des hommes en l'occurrence, d'âges différents, de cultures différentes, de situations, de familles différentes. Souvent, au fil des conversations, il était question de masculinité et de l'impact que ça pouvait avoir sur eux. Je me suis dit : 'Je ne peux pas faire l'économie de ça quand je vais repenser GQ. Il y a un vrai enjeu sur le terrain du masculin. Je pense que les hommes n'ont jamais été à ce point challengés dans leur manière d'être et de se représenter. Comment le magazine peut à la fois poser ces questions-là et essayer d'y répondre et devenir une sorte de tribune sans qu'il ne soit consacré qu'à ça ?"

Pour Olivier Lalanne, "il va de soi que GQ est un magazine de divertissement culturel avec de l'info, de la mode… Mais je voulais néanmoins, quand même, l'ancrer dans la réalité sociale et culturelle." Concrètement, le magazine et ses rédacteurs "vont essayer de se détacher au maximum des codes de la masculinité telle qu'elle était représentée jusqu'à présent". In fine, il s'agit de "permettre aux hommes d'avoir une forme de flexibilité et de souplesse dans leur manière d'être et de se représenter".

Jacquemus, Zem et Ichon

À l'occasion de cette nouvelle formule, treize ans après l'arrivée de la version française dans les kiosques, ce sont trois couvertures différentes qui sont proposées aux lecteurs, comme autant de reflets de cette nouvelle ligne éditoriale : le comédien Roschdy Zem, le styliste Jacquemus et le rappeur Ichon, trois figures d'une masculinité réinventée.