Renvoyée pour un tweet trop engagé

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Amélie Bertrand (avec AFP)
Une journaliste de CNN a été licenciée après un tweet sur la mort du chef spirituel du Hezbollah.

A CNN, les journalistes sont priés de garder leurs opinions politiques pour eux. Octavia Nasr, journaliste spécialiste du Moyen-Orient depuis plus de 20 ans pour la chaîne, l’a compris à ses dépends.

Dimanche dernier, Octavia Nasr apprend la mort de l'ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah, chef spirituel du Hezbollah. Immédiatement, elle réagit sur son twitter personnel, suivi par près de 8.000 internautes. La journaliste se déclarait ainsi "triste d'avoir appris sa mort", le décrivant comme "l’un des grands hommes du Hezbollah" qu’elle "respectait beaucoup".

Sauf que Mohammad Hussein Fadlallah est inscrite sur la liste des "terroristes internationaux" aux Etats-Unis. Octavia Nasr a dû immédiatement présenter ses excuses sur le site de la chaîne de télévision, et s’expliquer sur le contenu de ses tweets. Elle a ainsi exprimé ses "profonds regrets". "Il s'agit d'une erreur de jugement de ma part d'avoir écrit un commentaire aussi simpliste". Octavia Nas a tenu à affiner ses propos, et expliquer ce qu’elle n’avait pas pu dire en 140 signes. "J’appréciais Mohammad Hussein Fadlallah pour sa position singulière et pionnière au sein de religieux chiites sur les droits de la femme", précise-t-elle. "Cela ne signifie pas que je le respectais pour tout autre chose qu'il ait faite ou dite".

Mais ses excuses n’ont pas suffit. Quelques jours plus tard, Octavia Nasr a rencontré Parisa Khosravi, la vice-président de CNN International. Cette dernière a jugé que "la crédibilité en tant que journaliste spécialiste du Moyen-Orient d’ Octavia Nasr a été compromise", et qu’en conclusion, elle "allait quitter la compagnie".

Un mois plus tôt, une autre journaliste importante de CNN avait dû quitter la chaîne suite à des propos politiques controversés. Helen Thomas, 90 ans, la plus ancienne des correspondantes à la Maison-Blanche, a dû prendre sa retraite après avoir déclaré que les Juifs d’Israël "devaient rentrer chez eux, en Pologne, en Allemagne".