Les journalistes de Rue89 (groupe Nouvel Observateur) se sont mis en grève pour 24 heures lundi, pour s'opposer à la nouvelle présentation de leur site, passés sous la bannière du Nouvel Obs, a indiqué Camille Polloni, membre de la SDJ. La quasi-totalité des 14 journalistes du site d'information suivent ce mouvement, a-t-elle indiqué. Les journalistes du site s'inquiètent aussi des déclarations dimanche de Claude Perdriel (photo), propriétaire du Nouvel Observateur, qui a annoncé chercher de nouveaux investisseurs, voire être prêt à céder le contrôle du Nouvel Observateur. Or, Rue89, acquis il y a deux ans, reste un foyer de pertes pour le groupe.
"Nous demandons des garanties sur l'avenir du groupe et de Rue89", a indiqué Camille Polloni. Jugeant que ces changements "détruisent l'identité du site", les journalistes de Rue89 avaient protesté publiquement vendredi contre ce nouveau design: le logo du Nouvel Observateur en haut de page, suivi de la simple mention "Partenaire Rue89". Ces changements découlent des nouvelles règles de Médiamétrie. L'institut de mesure, référence pour les annonceurs, a décidé, à compter de décembre, de ne plus cumuler les chiffres d'audience de sites distincts, même appartenant à un même groupe, sauf s'ils apparaissent aux yeux de l'internaute comme des déclinaisons du site principal.
Claude Perdriel a déclaré dimanche que le groupe Nouvel Observateur allait perdre 5 à 7 millions d'euros cette année. Cette perte inclut tous les magazines et leurs sites, à l'exception du site Rue89, qui jusqu'à novembre n'était pas rattaché au groupe de presse mais à la holding SFA-PAR, a précisé une porte-parole du groupe. Les pertes de Rue89 ne sont pas communiquées.