La rédaction de La Tribune est inquiète

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avec AFP

Après deux jours de grève à La Tribune, la Société des journlistes (SDJ) du quotidien économique exprime lundi son inquiétude dans un éditorial face au "nouveau projet de suppressions de postes qui met en péril le devenir du journal". Dans une tribune intitulée "Pas de journal sans règles du jeu", la rédaction du quotidien proteste contre "le projet de suppression de 20 à 25 postes au sein de la rédaction et la volonté de l’actionnaire d’augmenter les contributions fournies par des intervenants extérieurs, qui ne sont pas journalistes".

"Le fait que le projet émane non pas de la direction de la rédaction, mais de l’actionnaire du journal, est en soi une violation du principe d’indépendance de la rédaction", font valoir les journalistes. En grève mercredi et jeudi, les salariés ont voté une motion de défiance à l'encontre de l'actionnaire principal du journal, Valérie Decamp. Le directeur de la rédaction François Lenglet et son adjoint ont annoncé leur démission. La SDJ conclut que "la suspension de la grève ne donne en aucun cas un blanc-seing aux actionnaires du journal, Alain Weill (20%) et Valérie Decamp (80%), qui n’ont jamais investi un centime dans La Tribune".

Le journal, en proie à de graves difficultés financières, a été placé en janvier pour six mois en procédure de sauvegarde, lui permettant de geler temporairement ses créances. Le journal est à la recherche de 15 millions d'euros pour se recapitaliser. Les pertes s'élevaient à 9 millions d’euros en 2010 et à 14 millions en 2009.