L'affaire Bettencourt inspire la pub

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Le distributeur Saturn lance une nouvelle campagne qui égratigne Liliane Bettencourt et les Bleus.

"Zéro héritage, zéro jet privé, zéro femme la plus riche du monde qui me fait un cadeau..." La nouvelle campagne de publicité du distributeur de produits électroniques Saturn joue ouvertement la carte de l'humour et la provocation.

"Personne n'est ciblé"

Mais si le groupe se défend de viser quiconque, il n'est pas difficile de deviner, entre les lignes, l'allusion au couple François-Marie Banier - Liliane Bettencourt. "C'est plus général que ça. Nous ne ciblons pas spécifiquement telle ou telle personne", se défend Bertrand Guillemant, le directeur marketing de Saturn.

La publicité risque toutefois de ne pas être du goût des intéressés. Interrogé par le JDD.fr, l'avocat de François-Marie Banier, Me Hervé Temime, dit n'avoir pas encore pris connaissance du contenu exact de cette pub. "Je ne veux pas parler avant de savoir de quoi il s'agit", a-t-il déclaré au JDD.fr, avant de préciser : "il va de soi que nous allons l'étudier." Du côté de Saturn, on n'est pas très inquiet : "le but n'est de blesser personne. Tout est question d'interprétation. On ne cite personne nommément et puis ils ont certainement autre chose à faire", tempère Bertrand Guillemant.

"C'est de l'humour potache"

Saturn n'en est pas à son coup d'essai. Au moment de la Coupe du monde de football, l'enseigne proposait de rembourser les clients qui achèteraient une nouvelle télé si la France gagnait la compétition. Raymond Domenech était qualifié de "zéro", comme le taux du crédit proposé par la marque.

Dans la nouvelle campagne, les Bleus en prennent à nouveau pour leur grade. Cette fois, c'est les matchs de suspension des mutins de Knysna qui sont moqués. "Nicolas, 18 matches. 'Vas-y espèce de fils de p...', Patrice 5 matches 'Ah la la", Franck 3 matches 'Oh non trop les boules', Eric zéro match de suspension...", peut-on entendre. L'actualité est encore au coeur du spot. "Il n'y a pas de volonté de créer de polémique. C'est juste du poil à gratter, de l'humour potache", explique Bertrand Guillemant.

"Respecter la législation"

Pour Christian Barluet, enseignant à l'ESSEC spécialiste de la publicité, "les publicités qui jouent sur l'actu, ça existe depuis longtemps. Ce qui est plus nouveau, ce sont les personnages connus." Tout le problème, explique le spécialiste, est de rester dans les clous de la législation : attention au dénigrement. Autre risque, lasser le consommateur : "c'est une bonne idée mais il faut se renouveler souvent. Taper tout le temps sur Raymond Domenech, ça n'est pas d'une originalité folle..."