20 ans, 2.090 reportages, 3 prix Albert Londres, 4 millions de téléspectateurs. Le bilan d'Envoyé Spécial est plutôt impressionnant. Créé en 1990 par Bernard Benyamin et Paul Nahon, le magazine est rapidement devenu une référence en matière de reportages.
Ce n'était pourtant pas gagné au départ. Pas de strass ni de paillettes, du contenu de fond, une programmation en prime time... Envoyé spécial faisait figure d'ovni audiovisuel, à contre courant de tout ce qui se faisait à l'époque.
Ecoutez Bernard Benyamin :
Après la première émission, Paul Nahon, l'autre "papa" d'Envoyé Spécial, était persuadé "qu'on allait être balayé tout de suite", dit-il à Europe1.fr. Mais pour conjurer le sort, il dit à son ami et collègue : "si on ne fait pas les imbéciles, on sera là dans 20 ans".
La recette de ce succès c'est "du travail et une liberté éditoriale absolue". "On s'est pris pour pour ce qu'on était, des journalistes, ni plus ni moins", confie-t-il, "on n'était pas des batteleurs. On savait qu'on était d'assez mauvais présentateurs mais on savait de quoi on parlait. Bernard et moi avions parcouru le monde depuis nos 20 ans."
Au fil du temps, quelques ajustements ont été nécessaires. "Pendant deux ans, on a présenté tous les jeudis toute la misère du monde, la Tchétchénie, le chômage, la guerre en Palestine... Et puis les téléspectateurs ont commencé à nous écrire, alors on a introduit un reportage un peu plus léger", explique Paul Nahon.
Les deux hommes ont transmis le flambeau en janvier 2001 à Guilaine Chenu et Françoise Joly. Ces deux anciennes grandes reporters et journalistes pour l'émission sont restées fidèles à l'âme de l'émission. Pour 20 ans encore ?