Visite d'al-Sissi : Amnesty International juge "impensable de ne pas parler de la répression en cours" en Égypte

Abdel Fattah al-Sissi, Jewel SAMAD / AFP 1280
L'Élysée a indiqué que la situation des droits de l'Homme en Égypte serait évoquée lors de la visite d'Abdel Fattah al-Sissi. © Jewel SAMAD / AFP
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Martin Lange avec G.D. , modifié à
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est en France pour une visite de trois jours. Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme réclament que le sujet de la répression en Égypte soit abordé.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est en France pour une visite de trois jours. Lundi soir, il devait rencontrer la ministre des Armées, Florence Parly, à l'occasion d'un dîner de travail, avant de déjeuner avec Emmanuel Macron à l'Élysée, mardi. Sa venue scandalise plusieurs associations de défense des droits de l'Homme. 

La situation en Égypte est "intenable".L'ONG Human Rights Watch a notamment dénoncé la "scandaleuse politique de tolérance" de la France envers le "gouvernement répressif" du président égyptien. Katia Roux, chargée de plaidoyer à Amnesty International, qualifie la situation actuelle en Égypte d'"intenable" et estime qu'il "paraît impensable de recevoir Monsieur Sissi et de ne pas parler de la répression en cours, des violations de droits humains, qui sont extrêmement répandues".

"Nous savons que la France et l’Égypte entretiennent des liens étroits économiques, politiques, géostratégiques depuis maintenant très, très longtemps. Ce que nous demandons, c’est que les engagements en matière de droits humains priment sur ces intérêts-là", confie-t-elle au micro d'Europe 1. L'Élysée, de son côté, a indiqué la semaine dernière que la situation des droits de l'Homme serait évoquée lors de cette visite.

"Personne n'échappe à cette répression". "Aujourd’hui, toutes les franges de la société civile (égyptienne) sont touchées, que l’on soit avocat, syndicaliste, militant, défenseur des droits humains, journaliste. Personne n’échappe à cette répression. Les lois pénales sont utilisées de manière arbitraire pour faire taire toute voix dissidente", analyse Katia Roux avant de conclure : "La société égyptienne est complètement étouffée."