Verdict historique contre le Serbe de Bosnie Radovan Karadzic

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Radovan Karadzic à la CPI en 2012. © ROBIN VAN LONKHUIJSEN / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Jeudi, la Cour pénale internationale rend son verdit contre le Serbe Radovan Karadzic, accusé de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Plus de 20 ans après le massacre de Srebrenica et le sanglant siège de Sarajevo, les juges de la Cour pénale internationale (CPI) doivent rendre jeudi leur verdict contre l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, au terme d'un procès historique.

Génocide. A 70 ans, Radovan Karadzic est inculpé de 11 chefs d'accusation pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre en Bosnie, qui a fait plus de 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995. Le jugement sera rendu à 14h en présence de nombreuses victimes, dont des anciens détenus des camps et des mères de Srebrenica, ainsi que des diplomates et journalistes venus du monde entier.

"Chasser à jamais les musulmans". Radovan Karadzic deviendra le plus haut responsable à être jugé par le tribunal pour des crimes présumés commis pendant cette guerre, après la mort en 2006 de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic au cours de son procès. Reconnaissable à sa mèche indomptable, Radovan Karadzic, arrêté en 2008, était le président de l'entité des Serbes de Bosnie, la Republika Srpska. Il voulait, selon l'accusation, diviser la Bosnie et "chasser à jamais les Musulmans et Croates des territoires revendiqués par les Serbes de Bosnie". 

Massacre de Srebrenica. Radovan Karadzic, psychiatre de formation, est notamment accusé de génocide pour le massacre de près de 8.000 hommes et garçons musulmans à Srebrenica en juillet 1995, le pire à avoir été commis en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. Selon l'accusation, ce massacre s'inscrivait dans le cadre du "nettoyage ethnique" planifié par Radovan Karadzic avec le général Ratko Mladic et Slobodan Milosevic à l'issue du démantèlement de la Yougoslavie. Il est par ailleurs accusé de génocide dans plusieurs autres municipalités de Bosnie mais doit aussi répondre de persécutions, meurtres, viols, traitements inhumains ou transferts forcés.