Venezuela : Juan Guaido n'exclut pas une éventuelle amnistie de Nicolas Maduro

Juan Guaido s'est autoproclamé "président" par intérim.
Juan Guaido s'est autoproclamé "président" par intérim. © Federico PARRA / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président du Parlement, qui s'est autoproclamé "président" du Venezuela par intérim, accuse Nicolas Maduro d'être responsable des morts au cours des manifestations contre le régime. 

Le président du Parlement vénézuélien Juan Guaido, autoproclamé "président" par intérim, n'exclut pas une éventuelle amnistie du président Nicolas Maduro pour qu'il quitte le pouvoir, a-t-il déclaré lors d'une interview à la chaîne américaine en espagnol Univision.

"Nous ne pouvons rien exclure". "Lors de périodes de transition, des choses similaires se sont produites (…), nous ne pouvons rien exclure, cependant nous devons être très fermes à l'avenir (…) avant tout pour faire face à l'urgence humanitaire", a déclaré Juan Guaido, qui était interrogé sur la possibilité d'une amnistie pouvant également concerner Nicolas Maduro. Cette interview a été réalisée via Skype depuis un endroit tenu secret situé dans Caracas.

Le chef de l'opposition accuse le président Maduro d'être responsable des morts au cours des manifestations contre le régime qui ont fait 26 victimes, selon l'ONG Observatorio Venezolano de Conflictividad Social. "Il faudrait aussi revoir cela (l'amnistie), c'est aussi un fonctionnaire, malheureusement dictateur et responsable des victimes d'hier au Venezuela", a-t-il ajouté.

Une amnistie est promise aux soldats se rangeant derrière Guaido. Le Parlement, seule institution contrôlée par l'opposition au Venezuela, a promis le 15 janvier une "amnistie" aux soldats qui ne reconnaîtraient pas le gouvernement de Nicolas Maduro. "Cette amnistie et ces garanties s'adressent à tous ceux qui sont prêts à se ranger du côté de la Constitution et à rétablir l'ordre constitutionnel", a ajouté Guaido, qui s'est proclamé président par intérim mercredi devant une foule d'opposants à Caracas et été reconnu par les États-Unis et plusieurs pays d'Amérique latine.

Le vice-président brésilien Hamilton Mourao, dont le pays a également reconnu Guaido comme président, a de son côté proposé jeudi la création d'un "corridor d'évacuation" afin d'exfiltrer Nicolas Maduro. "Je crois toujours que la mission des pays est d'offrir une issue à Maduro et à son peuple. Il doit y avoir un corridor d'évacuation", a déclaré Mourao dans une interview accordée à GloboNews. "Nous devons laisser un endroit à Maduro et à sa bande pour s'échapper, le laisser partir et laisser le pays se reconstruire à partir de là", a-t-il ajouté.