Trois astronautes américains et un japonais ont décollé dimanche de Floride vers la Station spatiale internationale (ISS) à bord d'une fusée SpaceX, le nouveau moyen de transport spatial de la Nasa après neuf ans de dépendance envers la Russie.
La fusée Falcon 9 de SpaceX a décollé sans encombre à l'heure prévue du centre spatial Kennedy avec Michael Hopkins, Victor Glover, Shannon Walker et Soichi Noguchi à bord de la capsule fixée au sommet. Le décollage, en soirée, a illuminé toute la côte de Floride.
Un voyage de 27 heures et demie
Moins de trois minutes après l'envol, à 90 km d'altitude et alors que la fusée filait à 7.000 km/h, le premier étage s'est détaché sans incident, pour revenir sur Terre et être réutilisé, tandis que le second étage avec la capsule poursuivait sa course. La trajectoire de la capsule était correcte, a annoncé SpaceX.
Leur voyage durera 27 heures et demie, la capsule Dragon devant s'amarrer vers 4h GMT mardi à l'ISS, où se trouvent deux Russes et une Américaine. Ils y resteront six mois. Ce premier vol "opérationnel" fait suite à la mission de démonstration réussie de mai à août, lors de laquelle deux astronautes américains ont été emmenés dans l'ISS puis ramenés sur Terre sans encombre par SpaceX.
Liens distendus entre Washington et Moscou dans le domaine spatial
Comme l'a tweeté l'astronaute européen Thomas Pesquet, le premier étage de la fusée sera réutilisé pour la mission qui l'emmènera lui et trois coéquipiers au printemps 2021 vers la station. Le vice-président américain, Mike Pence, a assisté sur place au lancement. "Bienvenue dans la continuation d'une nouvelle ère de l'exploration spatiale habitée en Amérique", a-t-il dit peu avant.
La capsule Dragon de SpaceX est le second appareil actuellement capable de rejoindre l'ISS, avec le très fiable Soyouz russe, qui a acheminé depuis 2011 tous les visiteurs de la station, après l'arrêt des navettes américaines. Les liens entre Washington et Moscou dans le domaine spatial, l'un des rares où ils restaient bons, se distendent. Rompant avec plus de 20 ans de coopération sur l'ISS, la Russie ne participera pas à la prochaine mini-station voulue par la Nasa autour de la Lune, la Gateway.