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Antoine Bienvault / Crédit photo : Pixabay
Une centaine de revues médicales ont alerté jeudi sur le risque grandissant de conflits nucléaires dans le monde. Dans un édito commun co-écrit par les rédacteurs en chef de onze revues de premier plan, dont le BMJ et le Lancet, les signataires appellent les États dotés d’armes nucléaires à éliminer leurs arsenaux urgemment. Une requête qui est pourtant difficilement envisageable. 

Éliminer les armes nucléaires avant qu'elles ne nous éliminent. Tel est le message adressé par une centaine de revues scientifiques ce jeudi. Pourtant, faire disparaître les 12.000 têtes nucléaires actuellement en circulation est une mission impossible. Malgré leur dangerosité extrême, ces dernières restent un outil de dissuasion fondamental pour les neuf pays qui en disposent, dont la France. Les interdire serait même contreproductif d'après l'analyse d'Eloïse Fayet, chercheuse à l'Ifri (Institut français des relations internationales) et spécialiste de la dissuasion nucléaire. 

 

Absence de "conflits conventionnels grâce aux armes nucléaires"

"Il faut se rappeler que c'est en partie grâce aux armes nucléaires que l'on n'a pas eu de conflits conventionnels de très large ampleur depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", explique la scientifique au micro d'Europe 1. "On peut même se dire que si les armes nucléaires n'existent plus, on est possiblement exposés à un risque beaucoup plus élevé de conflits conventionnels qui feraient peut-être énormément de morts", ajoute-t-elle avant de demander ce que penseraient les médecins à l'origine du message à propos de cet argument. 

Le spécialiste affirme également que la menace nucléaire actuelle n'est pas supérieure à celle connue pendant la guerre froide, contrairement à ce qu'affirment les scientifiques. Néanmoins, l'appel de ces revues n'a pas été publié cette semaine par hasard puisque ce dimanche 6 août marque le 78e anniversaire du tout premier bombardement atomique de l'histoire sur la ville japonaise Hiroshima par les Américains. Trois jours plus tard, c'était au tour de Nagasaki d'être radiée de la carte. Pour rappel, le père de la bombe atomique n'est autre que Robert Oppenheimer, dont un biopic actuellement au cinéma lui est consacré, réalisé par Christopher Nolan.