«Un mensonge» de dire que Prigojine a été tué sur ordre du Kremlin, affirme Moscou

Le Kremlin a démenti vendredi avoir ordonné la mort d'Evguéni Prigojine.
Le Kremlin a démenti vendredi avoir ordonné la mort d'Evguéni Prigojine. © Pavel BEDNYAKOV / SPUTNIK / AFP
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avec AFP , modifié à
Après avoir réagi au crash de l'avion qui a tué Evguéni Prigojine, chef du groupe paramilitaire Wagner, le Kremlin dément avoir ordonné la mort de l'auteur de la rébellion armée en Russie en juin dernier.

Le Kremlin a démenti vendredi avoir ordonné la mort de Evguéni Prigojine, chef du groupe paramilitaire Wagner et ennemi de Vladimir Poutine, présumé mort après le crash de son avion. "C'est un mensonge absolu, il faut aborder cette problématique (du crash) en se basant sur des faits", a affirmé Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe interrogé sur les insinuations de dirigeants occidentaux selon lesquelles le Kremlin aurait ordonné l'assassinat de Evguéni Prigojine.

"Actuellement, autour de la catastrophe aérienne et des morts tragiques de passagers, notamment Evguéni Prigojine, il y a beaucoup de spéculations et on sait bien dans quel sens on spécule en Occident", a-t-il aussi dit. Selon lui, l'enquête suit son cours, relevant que Vladimir Poutine avait indiqué lui-même jeudi en "attendre les résultats".

Les corps des victimes toujours en cours d'identification

Le président russe, qui considérait Evguéni Prigojine comme un traître depuis la rébellion armée de Wagner les 23 et 24 juin, a salué jeudi soir, après 24 heures de silence, la mémoire d'un homme "talentueux" qui a toutefois commis de "graves erreurs dans sa vie".

Pour le moment, le décès du chef de Wagner reste présumé car les expertises génétiques pour identifier formellement les corps des victimes sont encore en cours. Les enquêteurs n'ont rien dit des pistes examinées, n'évoquant ni la thèse de l'accident, ni celle d'une bombe, d'un missile sol-air ou d'une erreur de pilotage.

Le jet privé transportant Prigojine et sa garde rapprochée s'est écrasé mercredi en fin d'après-midi au nord-ouest de Moscou, faisant immédiatement naître des soupçons d'un assassinat orchestré au sommet du pouvoir russe. À Washington, Paris, Berlin ou Kiev, de hauts responsables ont sous-entendu que leurs soupçons se portaient directement sur le Kremlin. 

Jeudi, le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran estimait qu'il existait "des doutes raisonnables" sur "les conditions" du crash aérien.