Un comité de l'ONU veut que la France empêche l'exécution de cinq djihadistes en Irak

Le Comité contre la torture de l'ONU demande à la France d'empêcher l'exécution de cinq djihadistes français condamnés par la justice irakienne.
Le Comité contre la torture de l'ONU demande à la France d'empêcher l'exécution de cinq djihadistes français condamnés par la justice irakienne. © SABAH ARAR / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Comité contre la torture de l'ONU a demandé à la France d'empêcher l'exécution de cinq djihadistes français en Irak. C'est leur avocat, Nabil Boudi, qui a été informé de cette décision du comité, vendredi. 

Le Comité contre la torture de l'ONU demande que la France empêche l’exécution de cinq djihadistes français en Irak. Le comité demande à la France de "prendre toute mesure" pour "empêcher" cette condamnation selon une lettre à maître Nabil Boudi, l'avocat des cinq djihadistes. Brahim Nejara, Bilel Kabaoui, Léonard Lopez, Fodil Tahar Aouidate et Mourad Delhomme ont été condamnés à mort en juin par la justice irakienne et sont détenus depuis octobre dans la centrale de haute sécurité d'Al-Roussafa, à Bagdad.

Huit mois pour fournir des explications

"Le Comité a demandé à l’État de prendre toute mesure utile et raisonnablement en son pouvoir aux fins de protéger l'intégrité psychique et psychologique des requérants, ainsi que d'empêcher que la condamnation à mort des requérants soit exécutée", informe le Comité dans cette lettre adressée vendredi à leur avocat.

Cette demande fait partie des "mesures provisoires" que peut proposer à un État le Comité, dans l'attente de l'examen au fond de la requête.La France dispose d'un délai de huit mois pour fournir "des explications ou des observations" sur le fond du dossier.

Onze Français condamnés à mort en 2019

Me Nabil Boudi, qui a saisi le Comité le 4 février, estime que la France "doit tenir le Comité informé sans délai de toute mesure prise à cet effet". Selon lui, ses clients "subissent des traitements inhumains et dégradants dans les prisons irakiennes. La France est parfaitement informée de cette situation et n'agit pas en conséquence pour y mettre un terme".

Outre des mesures de protection, Me Boudi a demandé au Comité basé à Genève de condamner la France pour son refus de rapatrier ces djihadistes et de les juger sur son sol. Onze Français capturés en Syrie ont été condamnés à mort en 2019 en Irak et trois autres, dont deux femmes, à la perpétuité pour leur appartenance au groupe djihadiste Etat islamique (EI).