Un Accord de Paris sans Trump : "Ça ne va pas nous gêner tant que ça", assure Bloomberg

© ALAIN JOCARD / AFP
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R.Da. , modifié à
L'ancien maire de New York, interrogé sur Europe 1, a assuré que les grands acteurs aux Etats-Unis avaient les moyens de passer outre la politique de Trump pour pouvoir limiter le dérèglement climatique.
INTERVIEW

Maire de New York pendant près de 12 ans, Michael Bloomberg se consacre désormais à la bataille pour le climat à travers sa fondation Bloomberg Philantropies. Peu amène avec Donald Trump, qui est entré en guerre contre la Cop 21, l’ex-édile estime cependant que les grandes villes américaines pourront passer outre le gouvernement fédéral et mettre en œuvre les objectifs de l’Accord de Paris. "Le gouvernement fédéral aux Etats Unis ne s’intéresse absolument pas à l’environnement et au changement climatique. Il y a des réglementations, mais les grandes politiques, celles notamment promulguées par Obama, n’ont pas été mises en application parce qu’elles sont contestées devant les tribunaux".

"Tous les progrès qui seront réalisés, notamment dans le cadre de la Cop 21, seront bien réalisés, mais cela n’aura rien à voir avec ce que fait Trump. Nous y arriverons par d’autres moyens !", assure Michael Bloomberg vendredi, au micro de la matinale d'Europe 1.

Une énergie verte économiquement avantageuse. "Le taux de fermeture des centrales thermiques est plus élevé depuis l’élection de Trump qu’avant, c’est vous dire !", cite en exemple Michael Bloomberg, pour qui de nombreux leviers en matière d'écologie échappent au gouvernement central mais restent aux mains des grands patrons ou des dirigeants locaux. "Le gouvernement central n’est pas lié à tout cela, c’est l’économie, du fait que le gaz de schiste coûte moins cher et est moins polluant, mais aussi les énergies renouvelables […] qui deviennent chaque jour de plus en plus efficaces et de moins en moins chers", fait-il valoir.

"Ce qu’il fait [Trump, ndlr] n’arrange pas les choses", concède Bloomberg, "mais ça ne va pas nous gêner tant que ça". "J’aurais préféré qu’il change de politique, qu’il vire sa cuti et devienne écologiste, mais bon… la probabilité est faible. L’espoir fat vivre !"

Trump "n’est pas quelqu’un de très instruit". Ancien Républicain ayant finalement rallié Barack Obama en 2012, Michael Bloomberg se montre peu amène avec l'actuel Commander in Chief. "J’ai déjà dit, le plus poliment possible, qu’à mon sens il y avait des gens mieux placés pour le poste !", rappelle-t-il. "Si on passe une soirée avec lui, il est parfaitement charmant, si l’on déjeune avec lui, on peut passer un moment charmant en sa compagnie, pour autant je ne le choisirais pas pour diriger le pays parce qu’il n’a pas d’expérience. […] Pour autant que je sache, ça n’est pas quelqu’un de très instruit, il ne sait pas gérer les gens et il est mal entouré. D’ailleurs, il n’aime pas être entouré", souligne Michael Bloomberg qui rappelle que de très nombreux postes dans l’administration fédérale n'ont pas encore été pourvus un an après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump.

>> Retrouvez ci-dessous l'intégralité de l'interview de Michael Bloomberg sur Europe 1 :