Ukraine : «toutes les zones» frontalières de la région de Kharkiv sont «sous le feu» russe

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avec AFP / Crédits photo : ROMAN PILIPEY / AFP , modifié à
Alors que la Russie a lancé ce vendredi une offensive terrestre dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, plus de 4.000 personnes ont été évacuées. L'ensemble des "zones" frontalières de la région ukrainienne de Kharkiv sont "sous le feu" russe "presque 24 heures sur 24", a déclaré ce dimanche le gouverneur de cette région.
L'ESSENTIEL

L'ensemble des "zones" frontalières de la région ukrainienne de Kharkiv sont "sous le feu" russe "presque 24 heures sur 24", a déclaré ce dimanche le gouverneur de cette région de l'Est de l'Ukraine, deux jours après le lancement d'une offensive de Moscou. "Toutes les zones de la frontière nord sont sous le feu de l'ennemi presque 24 heures sur 24. La situation est difficile", a déclaré sur les réseaux sociaux Oleg Synegubov, gouverneur de la région de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine.

Le ministère russe de la Défense a ensuite fait état de la prise de quatre localités supplémentaires très proches de la frontière - Gatichtché, Krasnoïé, Morokhovets et Oleïnikovo - dans cette région. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé dimanche que des "combats acharnés" se déroulaient sur certaines parties de la frontière dans la région de Kharkiv, où des milliers de personnes ont été déplacées à la suite d'une offensive russe. "Des batailles défensives et des combats acharnés se poursuivent sur une grande part de notre frontière", a déclaré Zelensky. "L'idée derrière les attaques dans la région de Kharkiv est d'étirer nos forces et de saper le moral" de l'armée ukrainienne.

Les principales informations à retenir :

  • Deux jours après le lancement d'une offensive de Moscou dans la région de Kharkiv, la Russie a revendiqué la prise de quatre localités supplémentaires très proches de la frontière
  • Plus de 4.000 personnes ont été évacuées de ces zones frontalières de Kharkiv
  • Quatre personnes ont été retrouvées mortes dans les décombres d'un bâtiment touché par une frappe ukrainienne sur la ville russe de Belgorod

Plus de 4.000 personnes évacuées

Plus tôt dans la journée, il avait annoncé que plus de 4.000 personnes avaient été évacuées de ces zones frontalières de Kharkiv. Oleg Synegubov a par ailleurs indiqué qu'un homme de 63 ans avait été tué dimanche par des tirs d'artillerie dans le village de Glyboke et qu'un homme de 38 ans avait été blessé à Vovchansk, une ville frontalière qui comptait quelque 3.000 habitants avant l'offensive en cours. L'AFP a pu voir dimanche des personnes évacuées près de Vovchansk, la plupart âgées et désorientées.

"Nous n'étions pas prêtes à partir. Chez nous c'est chez nous", déclare Lyouda Zelenskaya, 72 ans, son chat Zhora dans les bras. Comme elle, Liouba Konovalova, 70 ans, se remémore "la nuit terrifiante" qui a précédé leur évacuation. Toutes deux vivaient ensemble après le départ de leurs enfants. Autour d'elles, des volontaires assistent des évacués âgés assis sur des bancs pour s'enregistrer et recevoir de la nourriture avant de partir pour Kharkiv.

Selon Oleksiï Kharkivsky, un policier de Vovchansk mobilisé pour ces évacuations, "plusieurs personnes" sont mortes dans des bombardements samedi et le corps d'une autre a été découvert sous des gravats durant la nuit. "La ville est constamment sous les tirs", affirme-t-il. "Artillerie, mortiers, les ennemis attaquent avec tout ce qu'ils ont". Selon lui, quelque 1.500 personnes ont été évacuées depuis vendredi de cette ville touchée par 32 attaques de drones au cours des dernières 24 heures. Le gouverneur Synegubov a estimé à 500 le nombre de civils encore présents à Vovchansk.

Situation "significativement dégradée"

Volodymyr Tymochko, chef de la police de la région de Kharkiv, a déclaré que Vovchansk était attaquée sur trois côtés et que les troupes russes se trouvaient à sa périphérie. "Malgré les combats actifs, la police continue d'évacuer les personnes qui vivent actuellement à 300 ou 500 mètres de la ligne de contact", a-t-il déclaré à l'AFP au point d'évacuation. Le commandant en chef des forces ukrainiennes Oleksandr Syrsky a assuré pour sa part que "les tentatives de percer nos défenses ont été stoppées".

Mais il a admis que la situation dans la région de Kharkiv s'était "significativement dégradée" et restait "compliquée". Les forces ukrainiennes "font tout ce qu'elles peuvent pour maintenir leurs lignes de défense et infliger des dégâts à l'ennemi", a-t-il dit. Pour ce qui est de la deuxième ville du pays elle-même, "malgré tous les événements qui se déroulent dans la région, Kharkiv est calme, nous ne voyons pas de gens partir", a déclaré son maire, Igor Terekhov, cité par le conseil municipal.

 

Quatre morts dans une contre-attaque ukrainienne

Le président Volodymyr Zelensky a assuré, dans une allocution samedi soir, que des contre-attaques ukrainiennes étaient en cours. "Perturber les plans d'offensive russes est désormais notre tâche numéro un", a-t-il dit. Il a ajouté qu'il fallait "redonner l'initiative à l'Ukraine" et a exhorté les alliés de Kiev à accélérer les livraisons d'armes. Les autorités de Kiev ont prévenu depuis des semaines que Moscou pourrait tenter d'attaquer les régions frontalières du nord-est, alors que l'Ukraine est confrontée à des retards dans l'aide occidentale et qu'elle manque de soldats.

Ce dimanche, quatre personnes ont été retrouvées mortes dans les décombres d'un bâtiment touché par une frappe ukrainienne sur la ville russe de Belgorod, près de la frontière avec l'Ukraine, a déclaré le ministère russe des Situations d'urgence. "Deux autres corps ont été sorti des décombres à Belgorod", a affirmé le ministère sur les réseaux sociaux, après avoir signalé deux cadavres au même endroit.