Un hélicoptère s'est écrasé dans la région de Kiev. (Illustration) 1:45
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avec AFP , modifié à
Au 329e jour de la guerre en Ukraine, au moins 18 personnes dont le ministre ukrainien de l'Intérieur et deux enfants ont été tués dans le crash d'un hélicoptère mercredi près de Kiev, a annoncé la police nationale. "Les informations sur les victimes et les circonstances" de cet accident sont "en cours d'élaboration", a précisé le gouverneur de la région Oleksiï Kouleba.
L'ESSENTIEL

Le ministre ukrainien de l'Intérieur Denys Monastyrsky a été tué mercredi près de Kiev dans le crash de son hélicoptère qui a fait au moins 14 morts dont trois enfants, alors qu'il se rendait sur la ligne de front en pleine guerre avec la Russie. "Le but de ce vol (était d'aller) vers l'un des points chauds de notre pays où se déroulent les combats. Le ministre de l'Intérieur s'y rendait", a déclaré Kyrylo Timochenko, le chef-adjoint du cabinet de la présidence, à la télévision ukrainienne.

Selon un message du gouverneur de la région, Oleksiï Kouleba, sur Telegram "il y a aussi 29 blessés, dont 15 enfants", ce qui fait craindre un bilan encore plus lourd.

Les informations à retenir :

  • Le crash d'un hélicoptère près de Kiev a fait au moins 14 morts.
  • Le ministre ukrainien de l'Intérieur faisait partie des passagers.
  • Une enquête sur les circonstances du drame est ouverte.
  • Vladimir Poutine affirme n'avoir "aucun doute" quant à une victoire de la Russie.

Une "terrible tragédie"

Le président Volodymyr Zelensky a qualifié le crash de "terrible tragédie", ajoutant qu'il avait demandé une enquête à la police nationale sur les circonstances du drame. La mort du ministre est "une grande perte", a estimé sur Telegram le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déploré sur Twitter le décès d'"un grand ami de l'UE".

Sur des images circulant sur les réseaux sociaux, on pouvait voir les restes de l'hélicoptère mélangés à des débris, près d'une voiture détruite sous le poids du métal. Des pompiers et des policiers étaient sur les lieux, selon une équipe de l'AFP.

D'autres membres du gouvernement étaient à bord

Outre Denys Monastyrsky, 42 ans, son premier adjoint Ievgueni Ienine et le secrétaire d'État du ministère Youriï Loubkovytch figurent parmi les victimes. Ils se trouvaient à bord de l'appareil aux côtés de six autres personnes, a indiqué le chef de la police nationale ukrainienne dans un communiqué. Ancien avocat de profession, le ministre était en poste depuis juillet 2021. Il était devenu en 2019 député à la Rada, le Parlement ukrainien, sous l'étiquette "Serviteur du peuple", le parti présidentiel.

Le crash a eu lieu à Brovary, une ville de quelque 100.000 habitants qui touche la banlieue Est de Kiev. Des combats importants y avaient opposé Ukrainiens et Russes au moment où les troupes de Moscou tentaient de forcer le verrou de la capitale dans les premières semaines de leur invasion débutée le 24 février 2022. Au moment du drame, "des enfants et des employés" de l'école maternelle située près du lieu de l'accident se trouvaient sur place, a indiqué M. Kouleba.

Une nouvelle tragédie quatre jours après une frappe meurtrière à Dnipro

Selon des images publiées sur les réseaux sociaux, un énorme incendie s'est déclaré après la chute de l'hélicoptère, à proximité d'un immeuble résidentiel. Aucune information sur la cause du drame n'a été dévoilée dans l'immédiat. Selon M. Kouleba, "les circonstances" de cet accident sont "en cours d'élaboration".

L'appareil qui s'est écrasé appartenait au service d'Etat pour les situations d'urgence qui dépend du ministère de l'Intérieur, selon un porte-parole des forces aériennes ukrainiennes. L'un des derniers accidents majeurs de ce type de ces dernières années en Ukraine remonte à septembre 2020 lorsque 26 personnes avaient péri dans le crash d'un Antonov-26 près de Kharkiv (Nord-Est).

Cette nouvelle tragédie intervient quatre jours après une frappe meurtrière à Dnipro, dans l'Est de l'Ukraine, imputée aux forces russes par les responsables ukrainiens. Un missile avait ravagé samedi un immeuble résidentiel, faisant au moins 45 morts dont six enfants, un des bombardements les plus meurtriers depuis le début de l'invasion russe. La plus jeune victime à Dnipro "avait 11 mois", a déploré mardi soir le chef-adjoint du cabinet de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko. Sous les décombres, les secours ont extrait des blessés, mais aussi des corps sans vie, coincés sous d'énormes pans de bétons.

Cette nouvelle frappe sur une cible civile a provoqué une vive émotion parmi la population ukrainienne, alors que le pays lutte contre l'invasion russe depuis près de 11 mois, souvent dans des conditions très difficiles. Emu, le président Zelensky a juré de traduire en justice "chaque personne coupable de ce crime de guerre", pointant directement l'armée russe comme responsable de ce carnage. Moscou, de son côté, a nié fermement toute implication dans cette frappe sanglante, comme lors d'épisodes précédents.

Vladimir Poutine déclare n'avoir "aucun doute" quant à une victoire russe

Vladimir Poutine a assuré ce mercredi n'avoir "aucun doute" quant à une victoire de la Russie dans son offensive en Ukraine, près d'un an après son déclenchement et malgré plusieurs importants revers militaires. Une victoire, "elle est garantie, je n'en ai aucun doute", a déclaré le président russe, au cours d'un déplacement dans une usine d'armement à Saint-Pétersbourg. Selon Vladimir Poutine, ce qui pourrait aider la Russie, "c'est l'unité du peuple russe, le courage et l'héroïsme de nos soldats (...) et, bien évidemment, le travail de notre secteur militaire et industriel".

Le maître du Kremlin a répété que, selon lui, la Russie affrontait un "régime néonazi" en Ukraine et a affirmé qu'elle allait continuer d'"aider" les habitants de l'Est séparatiste ukrainien. "Nous ne pouvons pas ne pas les protéger", a-t-il insisté, "La victoire sera à nous". Ses déclarations interviennent environ onze mois après le déclenchement de l'offensive en Ukraine, où les forces russes ont essuyé ces derniers mois plusieurs revers importants face aux offensives ukrainiennes. Face à ces difficultés sur le terrain, Vladimir Poutine a ordonné la mobilisation de 300.000 réservistes et une campagne de bombardement des infrastructures énergétiques ukrainiennes.

La semaine dernière, l'armée russe et les mercenaires du groupe Wagner ont annoncé avoir conquis la modeste ville de Soledar, dans l'est de l'Ukraine, située près de celle de Bakhmout dont les Russes essaient de s'emparer depuis des mois. Après l'annonce de la prise de Soledar, Vladimir Poutine avait salué "une dynamique positive" sur le front, martelant que "tout se déroule selon les plans du ministère de la Défense et de l'état-major".