En Ukraine, l'heure est à l'identification des corps. Les secouristes s'organisent avec les moyens du bord pour apporter des réponses aux familles qui ont perdu un proche. Souvent, les souvenirs qui ont survécu à l'horreur de la guerre sont moindres.
A Borodyanka, Vladimir tient une boîte à chaussures dans laquelle se trouvent tous les effets d'une victime. Sur le carton, il a inscrit au feutre noir la date du décès : le 2 mars 2022. Il raconte : "Quand le missile est tombé, l'onde de choc a traversé le bâtiment. La seule chose qu'on ait trouvé, ce sont ces ossements à côté des ressorts brûlés sur le canapé."
Des morgues à saturation
Si Vladimir a fait cette macabre collecte, c'est parce qu'il a eu au téléphone la petite fille de son voisin décédé, qui vit au Canada. Elle souhaitait pouvoir récupérer les restes de son grand-père.
L'histoire de nombreux Ukrainiens. Chaque jour, des dizaines de familles se pressent à la sortie des chambres froides pour tenter d'identifier leurs proches disparus. "D'abord, il faut sortir les corps des décombres", explique le maire de Borodyanka. "Ensuite, ils sont transportés à la morgue. Mais comme elles sont toutes remplies, on les envoie vers une ville à 100 kilomètres d'ici. On fait des prélèvements. Si la dépouille n'est pas identifiée, on espère qu'un jour, elle le sera."