Kiev 7:00
  • Copié
Marion Gauthier, édité par Juline Garnier
L'Ukraine est toujours sous les bombes. Les forces russes maintiennent leur pression militaire à Kharkiv, où de violentes explosions ont été entendues dans la nuit du vendredi à ce samedi. Le président Volodymyr Zelensky reconnaît lui-même que la situation dans cette ville, la deuxième plus importante du pays, est difficile pour les forces ukrainiennes.

Si les bombes tombent à à Kharkiv, elles frappent aussi le sud du pays. De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi dans cette ville, la deuxième ville du pays. Il s'agit d'un signe d'une nouvelle pression militaire des forces russes sur cette région de l'Ukraine et le président ukrainien lui-même a reconnu une situation "difficile". Celui-ci l'a admis dans une adresse vidéo publiée vendredi sur Telegram et Moscou de son côté continue d'affirmer que l'opération militaire se poursuit "selon le plan initial".

"Nos militaires obtiennent des succès tactiques", assure pourtant le président ukrainien. Quatorze attaques russes ont été repoussées dans les dernières vingt-quatre heures. Un village au nord de Kharkiv a été repris. Une victoire stratégique, se félicite Kiev, car c'est de cette localité que les forces russes auraient pilonné la ville.

Les évacuations de civils à l'est toujours à l'arrêt

À l'est, "c'est un combat pour la vie", lance le président Zelensky. "Dans le Donbass, les occupants font tout pour détruire toute vie dans cette zone. Les bombardements constants et brutaux, les frappes russes constantes sur les zones résidentielles montrent que la Russie veut vider le territoire de ses habitants", a-t-il plaidé. Celui-ci craint que tout le Donbass soit transformé en pierre comme Marioupol, où la situation humanitaire est toujours aussi dramatique.

Les évacuations dans la ville assiégée ont échoué une fois de plus alors que la présidence ukrainienne a annoncé un couloir humanitaire. Les bombardements russes ont continué sur l'immense complexe métallurgique d'Azovstal où se terrent dans des galeries les militaires et habitants par centaines depuis des semaines. Une situation parmi d'autres sujets dont doivent s'entretenir Emmanuel Macron et son homologue ukrainien ce samedi. L'objectif sera "d'écouter les besoins de l'Ukraine et renforcer l'aide", dit-on à l'Élysée. "Sans devenir belligérant."

Se méfier du terme "troisième guerre mondiale"

"Je crois bien entendu que les combats vont s'accroître. Bien entendu que les dérapages sont tout à fait possible. Mais pour l'instant, avec cette histoire de troisième guerre mondiale, on en est surtout à une opération de propagande d'un homme [Vladimir Poutine, ndlr] qui n'a toujours pas gagné la guerre", analyse Bernard Guetta, spécialiste de géopolitique et ancien correspondant à Moscou. Selon lui, la situation est "extrêmement humiliante" pour le président russe.

Le spécialiste rappelle aussi le danger d'une victoire de la Russie. Au-delà du fait que les Ukrainiens seraient dominés par une puissance étrangère brutale à leur égard, la question de l'avancée russe en Europe pourrait se poser. "Pourquoi s'arrêterait-il en si bon chemin ? Pourquoi ne se mettrait-il pas en tête de reconquérir les pays baltes, voire de restaurer un protectorat sur la Pologne ou d'autres pays d'Europe centrale ?", interroge-t-il. "Non, évidemment qu'on ne peut pas laisser un dictateur d'une telle brutalité gagner une guerre qui est une guerre d'agression pure et simple."