Turquie : le Premier ministre arménien assistera à l'investiture d'Erdoğan malgré les tensions

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian assistera à l'investiture président turc Recep Tayyip Erdoğan.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian assistera à l'investiture président turc Recep Tayyip Erdoğan. © DOGUKAN KESKINKILIC / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : DOGUKAN KESKINKILIC / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian assistera à l'investiture du président turc Recep Tayyip Erdoğan samedi, a annoncé vendredi son cabinet, malgré les tensions historiques entre les deux Etats. Leurs relations sont empoisonnées par les massacres d'Arméniens commis lors de la Première guerre mondiale.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian assistera à l'investiture du président turc Recep Tayyip Erdoğan samedi, a annoncé vendredi son cabinet, malgré les tensions historiques entre les deux Etats. "L'Arménie a reçu une invitation à assister à la cérémonie d'investiture du président turc Recep Tayyip Erdoğan", a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que "le Premier ministre Nikol Pachinian se rendra à Ankara le 3 juin pour assister à la cérémonie".

 

L'Arménie et la Turquie n'ont jamais officiellement établi de relations diplomatiques et leur frontière commune est fermée depuis les années 1990. Leurs relations sont empoisonnées par les massacres d'Arméniens commis lors de la Première guerre mondiale dans l'Empire ottoman, ancêtre de la Turquie, ce qu'Erevan et de nombreux pays considèrent comme un génocide, un terme qu'Ankara rejette. Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la communauté des historiens. Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d'Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman.

Ankara récuse le terme de génocide

La Turquie, issue du démantèlement de l'Empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort. La Turquie est aussi le principal soutien de l'Azerbaïdjan, le rival historique de l'Arménie. Bakou et Erevan ont mené deux guerres pour le contrôle de l'enclave du Nagorny Karabakh, l'une à la chute de l'URSS dans les années 1990 et l'autre en 2020.

En décembre 2021, l'Arménie et la Turquie ont nommé des émissaires afin de normaliser leurs relations, une volonté que les deux pays avaient déjà affiché en 2009 en signant un accord en ce sens. L'Arménie n'avait cependant jamais ratifié cet accord et s'était retirée du processus en 2018.