Turbines : Moscou juge les sanctions de l'UE "hostiles et infondées"

Le détournement des turbines est "en violation des dispositions contractuelles liées à la vente initiale de ces turbines par" Siemens, a estimé l'UE vendredi.
Le détournement des turbines est "en violation des dispositions contractuelles liées à la vente initiale de ces turbines par" Siemens, a estimé l'UE vendredi. © AFP
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avec AFP
En juillet, Siemens avait déclaré que des turbines, livrées par le groupe allemand à des entreprises russes, avaient été détournées "contre (sa) volonté" vers la Crimée.

Les nouvelles sanctions de l'Union européenne (UE) contre des responsables et entreprises russes, que Bruxelles accuse d'avoir détourné des turbines de gaz de l'allemand Siemens vers la Crimée, sont "hostiles et infondées", a estimé vendredi le ministère russe des Affaires étrangères.

"La décision de Bruxelles d'inclure dans la liste des sanctions de l'UE plusieurs responsables politiques et entreprises russes, en guise de mesure de rétorsion à la soi-disant 'illégitime' livraison à la Crimée de turbines de gaz du groupe Siemens est profondément regrettable", a poursuivi le ministère dans un communiqué. "Nous considérons cette mesure, prise à l'initiative de Berlin, comme hostile et infondée", a-t-il ajouté, se disant "déçu par la politisation absurde d'une question qui est en réalité un contentieux commercial".

Des mesures considérées comme "artificielles". "Nous considérons comme absolument artificielles les raisons ayant abouti à ces nouvelles mesures restrictives contre nos pays et nous nous réservons le droit de prendre des mesures de rétorsion", a déclaré le ministère, pour qui les sanctions européennes sont "contraires à la fois au droit international et au principe général des relations internationales". "Nous rejetons avec fermeté les tentatives de s'en servir comme d'un exemple de la mauvaise foi des compagnies russes", a-t-il ajouté, prévenant que "la responsabilité de cette décision, y compris les éventuelles pertes économiques pour Siemens et les entreprises allemandes ou européennes travaillant en Russie, est entièrement celle de l'UE et du gouvernement allemand".

Trois responsables russes sur liste noire.Trois responsables russes - le vice-ministre russe de l'Énergie Andreï Tcherezov, un chef de service du ministère et le directeur de la société russe qui avait acquis les turbines auprès de Siemens - figurent depuis vendredi sur la liste noire de l'UE qui leur interdit de voyager dans l'Union et gèle leurs fonds sur son territoire.  Trois entreprises russes sont également visées.

Coupures massives d'électricité. En juillet, Siemens avait déclaré que des turbines, livrées par le groupe allemand à des entreprises russes, avaient été détournées "contre (sa) volonté" vers la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en mars 2014, et souvent confrontée à des coupures de courant massives. Le détournement des turbines est "en violation des dispositions contractuelles liées à la vente initiale de ces turbines par" Siemens, a estimé vendredi dans sa décision l'UE qui a édicté en 2014 une série de sanctions contre la Russie. Certaines de ces sanctions interdisent aux entreprises européennes, comme Siemens, de commercer avec la Crimée ou d'y investir.