Trump ne laissera pas les Russes interroger des officiels américains

Refusant une proposition de Vladimir Poutine, la Maison-Blanche a indiqué jeudi que les Etats-Unis n’interrogeront pas les 12 Russes inculpés pour ingérence dans la présidentielle de 2016.
Donald Trump ne permettra pas que des responsables américains soient interrogés par la justice russe, a annoncé jeudi la porte-parole de la Maison-Blanche. "C'est une proposition qui a été faite en toute sincérité par le président Poutine mais le président Trump n'est pas d'accord", a expliqué Sarah Sanders. Lors de sa conférence de presse controversée avec Donald Trump lundi à Helsinki, Vladimir Poutine a proposé de permettre à Washington d'interroger, en Russie, les 12 agents du renseignement russes inculpés aux Etats-Unis pour ingérence dans la présidentielle américaine de 2016.
Contrepartie houleuse. Mais à la "condition" d'une "réciprocité" : Moscou demandait en retour un interrogatoire de responsables américains soupçonnés par la Russie "d'activités illégales", notamment dans l'affaire qui implique l'investisseur britannique critique du Kremlin William Browder , condamné par contumace par la justice russe pour évasion fiscale. Le président américain avait alors évoqué une "idée intéressante" et une "proposition incroyable". L'absence de refus de la Maison-Blanche, qui a laissé planer le doute en affirmant encore mercredi que Donald Trump étudiait la question, a suscité la colère de la classe politique à Washington. Finalement, la présidence américaine a dit jeudi espérer plutôt que Vladimir Poutine laissera "les 12 Russes identifiés venir aux Etats-Unis pour prouver leur innocence ou culpabilité".
#ProtectMcFaul. L'affaire s'était envenimée lorsque la justice russe avait dit mardi vouloir interroger onze Américains, dont l'ex-ambassadeur des Etats-Unis à Moscou (2012-2014) Michael McFaul, nommé par l'ancien président démocrate Barack Obama. Michael McFaul a vivement interpellé l'administration Trump sur les réseaux sociaux et dans les médias, et une intense mobilisation s'est développée sous le mot-clé #ProtectMcFaul . Les anciens secrétaires d'Etat démocrates John Kerry, Hillary Clinton et Madeleine Albright lui ont apporté leur soutien, tout comme certains élus républicains, dont le sénateur Marco Rubio.